ÉDITO. Des vacances de Pâques (et d’été ?) sous cloche
Les vacances de Pâques tombent pour l’essentiel à l’eau. Quant à celles d’été, c’est un parfum de déjà vu en 2020…
Commençons par une bonne nouvelle, en regardant dans le rétroviseur : le taux de départ des Français en vacances a atteint 60% en 2020 (-8 points versus 2019), selon le baromètre Opodo/Raffour Interactif. Soit autant qu’en 2015, un véritable exploit compte tenu du contexte sanitaire, marqué au fer rouge par la pandémie.
Sans surprise, 90% des Français sont partis en France métropolitaine (contre 81% en 2019). Du pain béni pour les territoires de la métropole, mais pas pour les voyagistes et les agences, tournés vers l’international.
Même le Seto semble sous influence « Castexienne », et tempère les envies d’escapades.
Et en 2021 ? Les mêmes ingrédients pourraient conduire à une recette du même tonneau. Les vacances de printemps sont plombées, au regard des nouvelles restrictions énoncées par Jean Castex. Même le Syndicat des entreprises du voyage (Seto) semble sous influence « Castexienne », et tempère les envies d’escapades : « Le Seto rappelle qu’une stricte limitation des déplacements s’impose pour ralentir la progression de l’épidémie dans le monde », indique sa dernière note aux adhérents, diffusée le 19 mars. Du jamais vu.
Quant au motif impérieux de voyager hors espace européen et dans les Dom-Tom, il pourrait perdurer pendant quelques semaines encore. A l’origine, il était en vigueur en février…
Pourtant, cette année, les Français ont plus que jamais envie de s’évader, et pas seulement à 10km à la ronde. En témoigne cet autre chiffre du baromètre cher à Guy Raffour : 57% des Français expriment un besoin vital de partir en vacances en 2021. C’est un record absolu, sur la période des 19 années du sondage, montrant que la cloche au-dessus de nos libertés pèse lourd, et démultiplie les besoins d’oxygénation. Là aussi, il s’agit d’une bonne nouvelle pour les territoires français. Les vacances seront sans nul doute « flaguées » bleu-blanc-rouge, comme pendant l’été 2020.
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Mais… plus l’envie des citoyens sera forte, plus les gouvernements risquent de serrer la vis, du moins tant que les populations ne seront pas largement vaccinées. Face à la ruée de nombreux Allemands vers les Baléares et sur fond de rebond épidémique, la chancelière Angela Merkel est tentée de verrouiller : « Globalement, le fait qu’il y ait des hébergements à Majorque a créé une situation qui n’est pas simple », a déclaré Angela Merkel, conseillant une nouvelle fois aux Allemands « de ne pas voyager cette année ».
Au lendemain d’un record de voyageurs dans leurs aéroports depuis un an, les Etats-Unis se sont quant à eux alarmées lundi d’un relâchement des Américains face au Covid-19. « Ce n’est pas le moment de voyager », martèle selon l’AFP Rochelle Walensky, la directrice des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), qui est une agence fédérale. Sic ! Symbole de cet afflux de touristes, les autorités de Miami Beach en Floride ont déclaré l’état d’urgence le week-end drenier et imposé un couvre-feu.
A ce rythme-là, si nous sommes autorisés dès cet été à changer de région et à voyager au sein de l’Union européenne, nous pourrions nous estimer heureux. En espérant que, d’ici là, la pandémie connaisse enfin une réelle accalmie…
