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Sri Lanka : les pros espèrent sauver l’hiver

Pour remettre les touristes sur le chemin du Sri Lanka, il faut communiquer au plus vite, selon les professionnels du secteur.

Encore meurtri par les attaques de Pâques, et alors que le Seto recommande désormais l’annulation des voyages pour les départs prévus jusqu’au jeudi 16 mai 2019 inclus, le Sri Lanka, par la voie de son ambassadeur en France, Buddhi K. Athauda, a tenu à recevoir une délégation d’opérateurs pour le marché français. « Il n’y a pas de place pour le terrorisme au Sri Lanka. C’est notre modèle, celui d’un pays libre, à l’économie ouverte, qui a été attaqué », a lancé en ouverture l’ambassadeur.

Un pays dont l’économie repose largement sur le tourisme, qui a bondi (+500%) depuis la fin de la guerre civile (2009). En effet, les 2,5 millions de touristes reçus chaque année par le Sri Lanka génèrent jusqu’à 5 milliards de dollars de recettes. Suite aux attentats de Pâques, le pays s’attend à voir sa fréquentation touristique baisser de l’ordre de 30%, soit une perte de 1,5 milliard de dollars. « Mais nous voulons que le tourisme reparte dès cet hiver (qui correspond à la haute saison au Sri Lanka, ndlr) », affirme Buddhi K. Athauda.

Buddhi K. Athauda, l’ambassadeur du Sri Lanka en France, à Neuilly-sur-Seine, le 29 avril 2019.
© Florian De Paola

« Nous avons tous un rôle à jouer »

Un objectif qu’ont aussi en ligne de mire certains opérateurs à destination. « Les ventes hivernales vont commencer. C’est maintenant qu’il faut communiquer, pas en septembre », estime Karine Vampouille, chef de produit pour Asia. « Nous avons tous un rôle à jouer, à commencer par les autorités locales. L’office de tourisme du Sri Lanka, à Colombo, doit diffuser un message optimiste, positif et rassurant. Dans ces situations douloureuses, l’union fait la force », poursuit Karine Vampouille.

Depuis les attaques, qui se sont produites à la fin de la haute saison au Sri Lanka, l’activité touristique est très perturbée. Pour Kuwait Airways, qui rembourse à 100% les billets vendus pour le mois d’avril, « les avions sont à moitiés vides. Les Sri-Lankais n’annulent pas, mais les touristes, si… ». Chez Asia, une quarantaine de clients devait partir dans les jours entourant les attentats, la moitié d’entre eux ont annulé leur voyage. Même si, saisonnalité oblige, les tour-opérateurs n’ont pas été « submergés » d’appels, selon Catriona Dempster, directrice de marché pour Kuoni France. « Sur l’été, où l’activité est moindre, nous ne constatons pas encore d’annulation », poursuit Catriona Dempster.

A destination, le temps est encore celui de l’enquête, et de la réponse des forces de l’ordre. « Nous avons identifié au moins deux groupes d’individus radicalisés. Nous allons intervenir, et nous allons serrer la vis », promet l’Ambassadeur, sans donner le détail des mesures complémentaires qui pourraient être prises pour assurer la sécurité de tous au Sri Lanka. Dans ce contexte tendu, le pays a déjà annoncé qu’il suspendait le programme de visa gratuit à l’arrivée qui devait entrer en vigueur le 1er mai pour des raisons de sécurité.

 

 

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