SNCF-Airbnb : le partenariat qui fâche les hôteliers
Face à la gronde qui monte chez les hôteliers suite à la découverte d’un partenariat entre Voyages-sncf.com et Airbnb, la filiale de la SNCF a promis mardi de rencontrer au plus vite les représentants de la profession afin de clarifier les conditions de cette nouvelle collaboration.
Branle-bas de combat ce mardi 15 décembre chez Voyages-sncf.com. Le site, filiale de la SNCF, a annulé in extremis la conférence de presse qui devait avoir lieu aujourd’hui même pour présenter son partenariat avec trois acteurs de l’économie collaborative, dont le site de location de logements entre particuliers Airbnb.
Cette collaboration n’avait toutefois plus rien d’un secret. L’information avait fuité suite à l'envoi d'un email aux clients de la marque vendredi dernier, les incitant à louer leur bien durant leur déplacement via la plate-forme américaine.
Voyages-sncf.com veut rencontrer les hôteliers "au plus vite"
Un couac communicationnel bientôt transformé en tollé du côté des hôteliers, aussi surpris que choqués par la nouvelle. Pour éteindre l’incendie, Voyages-sncf.com s’est fendu lundi 14 décembre au soir d’un communiqué dans lequel il s’engage à "rencontrer au plus vite les représentants de la profession hôtelière".
Plus tôt dans la journée, le président du Synhorcat (syndicat national des hôteliers) Didier Chenet, exprimait dans un communiqué "la colère" d’une profession de plus en plus crispée par ce concurrent envahissant et scandalisée par la visibilité que lui accorde ainsi la filiale de la SNCF.
L'affaire des "billets gratuits"
"Comment cette société publique peut-elle nouer un partenariat avec cette société de services étrangère qui réalise en France près de 300 millions d’euros de chiffre d’affaire annuel et qui, dans le même temps, s’arrange et réussit le tour de passe-passe fiscal et social consistant à ne payer des impôts que sur à peine 2 % de son chiffre d’affaire et à ne déclarer que 30 salariés ! Qui plus est, est-ce le rôle de la SNCF de distribuer des billets gratuits aux frais des contribuables à une société privée ?!", s’est insurgé Didier Chenet.
Les "billets gratuits" font référence à la promesse, formulée dans la newsletter envoyée aux clients vendredi dernier par Voyages-sncf.com, d’un aller-retour offert dès qu’une première location aura été effectuée via Airbnb. Le site évoque lui "des malentendus" qu’il entend bien "dissiper".
