Sites de voyage : les ventes internet bondissent de 13% en 2023
De nombreux Français continuent de faire des arbitrages en faveur des voyages et des loisirs. Mais l’inflation et des problèmes de pouvoir d’achat incitent les foyers les plus modestes à privilégier la voiture personnelle et des hébergements économiques.
Quel est le bilan 2023 des ventes en ligne de voyages et de loisirs ? La Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) a fait un point global et par secteur ce matin, à l’occasion d’une conférence de presse à Bercy.
Sur le panel des sites leaders et donc matures, les ventes de produits se stabilisent (+0,9% versus 2022). Sans surprise, l’e-commerce reste fortement impacté par l’inflation et des arbitrages de consommation. Les ventes en ligne se maintiennent toutefois sur « un plateau haut » (+20% vs la période pré-Covid), se réjouit Marc Lolivier, délégué général de la Fevad.
Le voyage, « bouffée d’oxygène » sacralisée
En progression de 13% en 2023, le secteur du voyage, lui, tire la croissance malgré « un petit ralentissement sur le 4e trimestre », souligne Marc Lolivier. Une progression annuelle remarquable par rapport aux autres produits et services, après deux années de rattrapage post-Covid (+42% en 2021 et +55% en 2022).
Le voyage représente une « bouffée d’oxygène pour les Français, qu’ils ne veulent pas sacrifier dans les arbitrages », a relevé Marc Lolivier.
Toutefois, l’inflation explique en grande partie la hausse de +13% enregistrée l’an dernier. Ce que confirme une autre étude révélée ce matin lors de la conférence de presse. Il s’agit de l’enquête réalisée par Odoxa en décembre 2023, auprès de 1055 Français dont 1002 cyberacheteurs représentatifs de la population française.
Parmi les différentes catégories de produits dématérialisés et de services achetés en ligne en 2023, le voyage au sens large arrive en tête, mais les usages reculent selon ce sondage Odoxa.
Les Français les plus modestes font des arbitrages
Dans le détail, 36% des personnes interrogées achètent en ligne des billets de transport (train, avion, autocar) (-3 points). Et 36% des séjours dans les hôtels et des locations saisonnières (-7 points). Pour l’institut, ces baisses de 3 et 7 points ne contredisent pas la croissance observée par la Fevad dans le secteur, mais reflètent l’effet inflation et des problèmes de pouvoir d’achat. Autrement dit, si les ventes globales ont progressé, la hausse du panier moyen l’explique en grande partie.
« Dans les catégories de personnes les plus modestes, on est moins allés à l’hôtel, on a acheté moins de billets de transport, a indiqué Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa. Nous observons d’ailleurs un petit regain du recours à la voiture pour voyager en 2023, et un engouement pour des séjours en famille ou dans un camping. » Or l’hôtellerie de plein air est parfois réservée au téléphone, ce qui de facto échappe aux statistiques de l’e-tourisme.
Ventes de voyages : 42 milliards d’euros
Sur l’ensemble des sites internet, qu’ils soient matures ou nouveaux, les Français ont dépensé, l’an passé, 160 milliards d’euros. Le secteur du voyage au sens large, incluant les transports et les loisirs, représente une manne d’environ 42 milliards d’euros d’après la Fevad. Les autres services 56 milliards, les produits 61 milliards.
En nombre de clients, Booking, Airbnb et SNCF Connect caracolent en tête du secteur voyage et loisirs selon une récente étude diffusée, aussi, par la Fevad.
En 2024, l’organisme référent de l’e-commerce s’engage à accompagner ses membres sur plusieurs sujets d’importance : l’intelligence artificielle qui est « un game changer », la RSE, l’international et la réglementation.
