New York veut reconquérir les voyageurs… et casser les clichés

Time Square, Central Park, l’Empire State Building… des lieux qui évoquent des souvenirs de voyage – ou des projets – pour beaucoup de touristes français. Mais Cobble Hill, Mott Haven ou encore Flatbush ? Ils restent encore souvent inconnus au bataillon. Alors NYC & Company, l’institution marketing officielle de la ville de New York City, veut faire passer le message : tous ces quartiers méconnus de Big Apple, c’est aussi New York !

Comme la plupart des destinations, l’OT de New York s’efforce de tirer les leçons de la pandémie, et de faire évoluer sa stratégie. « Notre but, c’est d’encourager le slow tourisme, explique Reginald Charlot, chargé du développement touristique au sein de NYC, récemment de passage à Paris pour rencontrer les professionnels du secteur. Généralement, les Français passent sept nuits à New York, indique-t-il. Notre objectif est d’inciter les visiteurs à découvrir les incontournables, mais aussi les autres quartiers, moins prisés des touristes, mais qui permettent de goûter à l’esprit de New York. Les Français sont demandeurs, estime-t-il, ils sont plus aventureux et veulent sortir des sentiers battus. S’ils restent une dizaine de jours, ils ont le temps de découvrir d’autres facettes de la ville. »

L’initiative s’inscrit aussi dans un objectif de développement économique. En déconcentrant les flux, l’ambition est de mieux répartir les retombées financières de la manne touristique, de créer des emplois, en veillant à ce que toutes les communautés de la ville de New York bénéficient de la reprise du tourisme.

Ouvrir sur la pluralité

« C’est pour nous un changement majeur, parce qu’avant personne ne parlait de ces quartiers-là, poursuit Reginald Charlot. Nous voulons montrer la pluralité, la diversité de New York au travers de cette énergie, ce dynamisme que l’on retrouve partout et pas uniquement sur les quartiers traditionnels que les touristes connaissent comme Time Square ou la Statue de la Liberté. La volonté est vraiment d’ouvrir sur la pluralité de la destination. »

En mars 2022, la ville a lancé une campagne marketing et de promotion intitulée Get Local NYC, campagne ayant pour but d’inciter les visiteurs à explorer la diversité des cinq boroughs et à soutenir les entreprises et les commerces locaux. Des carnets de voyage sous forme de guides complets digitaux consacrés à Brooklyn et au Bronx ont déjà été dévoilés, en attendant le lancement des carnets dédiés à Manhattan, Staten Island et au Queens.

Six mois après la réouverture des frontières, les indicateurs semblent positifs pour la destination. « Les hôtels nous disent qu’ils sont pleins en mai, juin et juillet », rapporte Reginald Charlot. Mais à New York aussi, les comportements de réservations ont évolué. Quand un voyage était le plus souvent réservé six ou neuf mois à l’avance avant la pandémie, les délais sont désormais généralement réduits à trois mois. »

9000 nouvelles chambres

Du côté de l’hôtellerie, « il y a eu des fermetures, malheureusement, confirme Reginald Charlot. Ce sont le plus souvent des hôtels qui étaient déjà en difficulté, et qui n’ont pas résisté à la crise du Covid. D’autres en ont profité pour se rénover totalement. Et cette année nous attendons l’ouverture de 9000 chambres », se réjouit-il. Sont notamment attendus le Fouquet’s Barrière, l’hôtel Aman New York, le Ritz Carlton, NoMad, le Hard Rock Hotel, un Virgin Hotel, un Moxy… Certains établissements devant également s’implanter dans les quartiers moins connus de Big Apple. Les 3 principaux aéroports de la ville proposeront quant à eux de nouveaux aménagements d’envergure pour accueillir les visiteurs.                   

« Les prévisions de la fréquentation touristique en 2022 à NYC sont positives avec 56,4 millions de touristes au global dont 8 millions de voyageurs internationaux parmi lesquels 515 000 français », rapporte NYC. La France se situe en 3e position dans le classement international des pays émetteurs de visiteurs à New York City, derrière le Canada et la Grande-Bretagne. »

Pas de changement en vue pour le moment concernant les formalités de voyage. Pour l’heure, un test de moins de 24 heures est toujours requis pour se rendre aux Etats-Unis. Les professionnels du tourisme espèrent que cette exigence sera bientôt abandonnée ; ils en font en tout cas la demande aux autorités américaines. Le test à réaliser dans l’Hexagone n’est en revanche plus requis, la France ayant de nouveau classé les Etats-Unis parmi les destinations de catégorie verte.

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