NAO des opérateurs de voyage : les salaires minima augmenteront de 1,88% à 6,6%

Après neuf mois d’échanges et de négociations, l’ultime proposition des Entreprises du Voyage et du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto), posée sur la table le 5 avril 2023, vient d’être rejetée par les organisations syndicales de salariés.

Cette proposition s’inscrivant dans le cadre des Négociations annuelles obligatoires (NAO) visait un double objectif. D’une part, il s’agissait d’accorder de nouveaux droits aux salariés et de modifier l’assiette de calcul de la prime d’ancienneté. D’autre part, de réévaluer de façon conséquente les minima de groupes de la branche.

Pour mémoire, comme nous l’indiquait récemment Valérie Boned, secrétaire générale des EdV, les trois premiers groupes sont actuellement sous le SMIC.

De 1,88% à 6,6% d’augmentations

A cette proposition des EdV et du Seto, les organisations syndicales CFTC, CFDT, CGE-CGC et FO-CGT ont préféré s’engager à signer un accord prévoyant une augmentation des minima limitée à 6,6% pour les groupes A, B et C*. Et à 1,88% pour les groupes D, E, F et G.

Pourtant, la proposition de modernisation des Entreprises du Voyage et du Seto était « plus ambitieuse », souligne Valérie Boned. Elle consistait en plusieurs points. A commencer par des revalorisations plus conséquentes :

• Une réévaluation de 8% du salaire minimum du groupe A (soit +1,39% du SMIC actuel), de près de 11% des groupes B, C et D, et de plus de 5% des groupes E, F et G.
• Le passage automatique du groupe A au groupe B au bout d’un an.
• La décorrélation de l’assiette de calcul de la prime d’ancienneté et des minima de groupes ainsi que la majoration de cette prime pour les salariés ayant entre 16 et 20 ans d’ancienneté.

Point d’achoppement : la déconnexion salaire/prime d’ancienneté

« Je suis très déçu de cette position minimaliste des organisations syndicales qui ne compense pas la hausse globale du coût de la vie et qui nuit considérablement à l’attractivité de notre secteur », commente Jean Pierre Mas, président des EdV. René-Marc Chikli, président du Seto, enfonce le clou: « La simple mise en conformité souhaitée par les organisations syndicales est une déception et un véritable manque d’ambition. »

Dès l’automne 2022, l’intersyndicale refusait notamment la déconnexion des négociations entre la hausse des salaires de base et un nouveau calcul de la prime d’ancienneté.

*6,60% pour le groupa A, 6% pour le B, 5,34% pour le C