L’alliance AF-KLM/Delta Airlines pèse un quart du trafic transatlantique
Les deux plus grands groupes aériens du monde convolent officiellement au-dessus de l’Atlantique. De quoi inquiéter la concurrence.
La joint venture Air France-KLM/Delta Airlines est signée. L’accord, paraphé mercredi, porte sur un partenariat commercial concernant les lignes transatlantiques des deux plus grands groupes aériens. C’est dire l’importance de cette alliance pour le secteur. En effet, le plan de vol défini par le texte porte sur une centaine d’allers-retours desservant 400 destinations en Europe et en Amérique du Nord, soit environ 50 000 sièges par jour, ou encore « 25 % de l’offre transatlantique totale », fait savoir Air France. L’accord prévoit, par ailleurs, un partage des coûts et des recettes évaluées sur un CA de 12 M$.
SIX HUBS MAJEURS
Le partenariat porte plus loin que les liaisons entre l’Europe et les USA. « Les compagnies coopéreront entre l’Amérique du Nord d’une part, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Inde d’autre part, ainsi qu’entre l’Europe et certains pays d’Amérique latine », explique AF. Le réseau ainsi défini s’articulera autour de six hubs majeurs : Amsterdam, Atlanta, Detroit, Minneapolis, New York-JFK, Paris-CDG. Mais Cincinnatti, Lyon, Memphis et Salt Lake City pourraient avoir un rôle important. « Partout où les droits de trafic le permettent, les vols seront en partage de code », prévient le groupe franco-néerlandais. La contribution des vols « au-delà », devrait ainsi intégrer les comptes de la joint venture. Dans cette configuration, toute extension du partenariat aux compagnies rachetées par les signataires s’avère stratégique. AF pousse donc à l’entrée d’Alitalia, cantonnée pour le moment au rôle d’observateur. Mais AF-KLM entend bien convaincre les Américains, visiblement réticents : « L’accord signé aujourd’hui […] devrait être complété prochainement par l’inclusion d’Alitalia », a déclaré le groupe. AF avait déjà créé une joint venture avec Delta l’an dernier, tandis que KLM avait fait de même en 1997 avec Northwest. Après fusion des uns et des autres, la joint venture signée cette semaine entre ces quatre compagnies devrait consolider leurs activités. Et menacer celle de ses concurrents, comme British Airways.
