Cybersécurité/IA : le GHR appelle à une adaptation du secteur
Lors d’une table ronde, le Groupement des Hôtelleries & Restaurations de France (GHR) a souligné la nécessité pour les professionnels du secteur d’embrasser cette « quatrième révolution ».
Ce mardi 11 mars, professionnels de l’hôtellerie et de la restauration étaient invités à assister à une table ronde organisée par le GHR. Au menu : « Intelligence artificielle dans le secteur de l’hôtellerie-restauration : cybersécurité, protection et valorisation des données ». L’occasion pour le groupement d’encourager les chefs d’entreprise à considérer la protection de leurs données et apprendre à les valoriser.
Si l’intelligence artificielle et la cybersécurité peuvent sembler hors-sol à des professionnels qui gèrent stocks, réservations et main d’œuvre, Aurélie Luttrin, animatrice et spécialiste en stratégie numérique, le rappelle : « l’intelligence artificielle n’est pas un gadget ». Selon l’experte, le monde est en train de vivre une « quatrième révolution industrielle », à laquelle le secteur de l’hôtellerie-restauration a tout intérêt à prendre part. « Votre établissement peut prendre de la valeur grâce à ces données ».
Cyberattaques et protection
Mais avant même de savoir comment utiliser et exploiter ces données, c’est Laurent Verdier, directeur de la sensibilisation pour l’agence gouvernementale de cybermalveillance.gouv.fr, l’agence d’assistance et prévention en sécurité, qui intervient. Et rappelle aux professionnels à quel point il est nécessaire pour eux de piloter correctement leur cybersécurité.
L’agence souligne un retard chez les TPE (parmi lesquelles est surreprésenté le secteur), PME et ETI qui « ne sont pas aussi matures en termes de cybersécurité et peinent à entreprendre cette démarche par manque de moyens, ou méconnaissance ».
Laurent Verdier rappelle ainsi aux hôtels et restaurants la nécessité de se former et de se protéger face à ces attaques. De la désignation d’un référent interne aux annuaires de crise, l’agence dresse une liste entière de recommandations aux dirigeants. « Le meilleur moyen de répondre à une cyberattaque est de s’y préparer », selon lui.
Exploitation des données
Mais ces données ne servent pas que d’appât aux hackeurs malveillants. Elles peuvent également être une source de profit pour les professionnels du secteur, et peuvent leur permettre de fidéliser leur clientèle, de la développer et d’augmenter la valeur de leur entreprise. L’objectif : « passer d’une gestion empirique à une gestion scientifique », qui permettrait aux restaurateurs de tirer profit de données qui parfois, selon Aurélie Luttrin, « dorment au fond des archives ».
L’occasion pour Louiza Hacene, fondatrice de Malou, solution « tout-en-un » dédiée aux restaurateurs pour leurs besoin de référencement, d’e-réputation et de réseaux sociaux. L’objectif de l’entreprise : proposer aux restaurateurs de centraliser leurs données issues des réseaux sociaux afin de maximiser leur exploitation et, par extension, leur gain. Le message du GHR est clair : il faut « cesser de s’accrocher aux techniques de la troisième révolution industrielle » et adopter les codes de la quatrième.
Pourtant, les professionnels du secteur font face à d’autres problématiques tangibles. Début mars 2025 encore, Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, espérait « donner une impulsion politique » à l’emploi. Le secteur fait en effet toujours face à un défi de recrutement. Depuis la crise du Covid, il manquerait chaque année 200 000 postes, essentiellement des saisonniers.
