Critères IATA : ce qui change en 2016 et 2017
Les nouveaux critères d'accréditation des agences au BSP font débat. Quels sont-ils et que faut-il en penser ? IATA, Bourse des Vols, MisterFly et le Snav donnent leurs précieux éclairages.
Le projet mondial Newgen ISS lancé par IATA devrait amener son lot de modifications, en termes de typologie d'accréditation, de garantie, d’assurance et de paiement, avec notamment un Easypay testé au Royaume-Uni qui s’apparente à Paypal. En attendant, des changements sont déjà actés, au niveau des critères financiers locaux, pour les deux prochaines années. "Le modèle en est la résolution IATA 800F, certaines données (niveaux de garantie entre autres) étant adaptées au marché France", précise Jérôme Bonnin, directeur France de IATA.
1. Un Ebitda négatif rend exigible une garantie financière
C'est complètement nouveau, dès le 1er juillet 2016 : si au cours de ses trois dernières années d’exploitation, une agence présente un Ebitda négatif, elle devra produire une garantie financière l’année suivante (année 1), ainsi que l’année 2. Ladite garantie, variable en fonction du chiffre d’affaires notamment, atteint 30 000 euros au minimum, et peut atteindre quelques millions d’euros pour les plus grandes agences. Cette nouvelle modalité, prenant en compte l’historique, se mettra progressivement en place sur les premières années d’utilisation des critères (pas d’effet rétroactif). Et met en colère Fabrice Dariot, patron de la Bourse des Vols (lire ci-après).
2. Le changement d’actionnaire majoritaire change les modalités d’adhésion
A compter du 1er juillet 2016, quand l’actionnaire majoritaire d’une agence changera, les règles d’un nouvel adhérent s’appliqueront pour le propriétaire, et notamment l’exigence de la garantie financière. "IATA a toujours dit qu’en cas de vente, une accréditation n’était pas acquise, mais revue à la première évaluation financière suivant le rachat, souligne Jérôme Bonnin. Maintenant, à la suite de problèmes rencontrés sur certains marchés dont la France, c’est immédiat et écrit sur le papier". Ce que confirme Nicolas Brumelot, qui a participé aux négociations.
3. Un nouveau ratio entre en vigueur
Toujours à compter du 1er juillet, le ratio entre capitaux propres et dettes à long et moyen terme devra être supérieur à 0,5. Là aussi, IATA augmente les contraintes envers les agences, pour mieux se protéger d'éventuelles défaillances.
4. Un paiement tous les 15 jours
Dès le mois d’avril 2017, les paiements seront bimensuels. IATA souhaite ainsi se protéger, suite notamment à la défaillance de l’agence de voyages en ligne Air Fast Ticket, qui a coûté 50 millions d’euros aux compagnies aériennes, selon Jérôme Bonnin. Sachant que plusieurs pays sont déjà passés en règlements tous les 15 jours, alors que d'autres sont en rythme hebdomadaire.
Autre changement : les ratios de liquidités disparaissent dès l’an prochain, leur efficacité, d’accord entre toutes les parties, n’ayant pu être clairement démontrée, de l'aveu même de Jérôme Bonnin.
A lire aussi : le Travel Agent's Handbook – IATA.
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