Un an après son rachat, Héliades a ralenti sa diversification
Passé sous le giron du groupe Marietton, le tour-opérateur se concentre sur ses axes historiques, tout en gardant une certaine indépendance.
Depuis son rachat par le groupe Marietton, acté en décembre 2018, Héliades s’est montré discret. « Nous avons vécu une année de transition », explique Jean Brajon, le directeur général du voyagiste. Les équipes d’Héliades n’ont pas chômé pour autant, au contraire. « La société a désormais l’avantage d’être adossé à un groupe puissant. Il a d’abord fallu mettre en synergie quelques fonctions », précise le dirigeant.
Une dizaine de personnes ont quitté l’entreprise suite à la mutualisation des services de comptabilité ou de réalisation de brochures par exemple. « Les synergies vont dans les deux sens. Par exemple, depuis cet été, Héliades DMC, notre réceptif en Grèce, est devenu le réceptif de tous les clients de Voyamar », précise Jean Brajon. Participation à des salons, tournées commerciales et éductours : tout semble plus facile pour Héliades depuis qu’il a rejoint le groupe Marietton.
Grèce et Cap-Vert en force
Même si le tour-opérateur a dû repenser sa stratégie. En effet, Héliades s’était engagé dans une stratégie de diversification, faisant la part belle au long-courrier. Avec le rachat par le groupe Marietton, Héliades a dû changer de vision. « Nous nous concentrons désormais sur nos points forts », explique Jean Brajon. Ainsi, tout en repensant sa production sur ces axes phares (la Grèce et ses îles, le Cap-Vert), le voyagiste a sorti de sa brochure une série de destinations « déjà bien vendues par d’autres marques du groupe ou qui, tout simplement, ne fonctionnaient pas bien chez nous » : Sicile, Malte, Maroc, Kenya, Tanzanie, Zanzibar, Sri Lanka, Costa Rica.
Dans les Caraïbes, terrain de jeu historique d’Héliades, qui appartenait auparavant à XL Airways, les deux best-sellers de l’hiver du voyagiste sont reconduits. Le Club Héliades Bavaro Princess 5*, à Punta Cana, rouvrira ses portes en décembre, après plusieurs mois de travaux de rénovation. Aux Antilles françaises, le voyagiste reprogramme l’Impératrice Village, en Martinique. Madère aussi conserve son Club Héliades, tandis que les destinations comme le Portugal, Sao Tomé et les Açores sont surtout programmés à-la-carte.
Le package dynamique comme levier pour 2020
Mais c’est le package dynamique qui va marquer l’activité d’Héliades en 2020, selon Jean Brajon. « C’est une technologie qui va dans le sens du marché, qui demande toujours plus de souplesse », analyse le dirigeant. « La signature d’un partenariat avec MisterFly, en avril 2019, nous permet de proposer toutes les compagnies, et donc plus de produits. Cela a un véritable intérêt, d’autant plus sur le moyen-courrier, et c’est l’une des réponses des voyagistes à la désintermédiation. Et la demande des agents de voyages existe puisque nous avons enregistré de très bonnes performances dès qu’on a ouvert cette fonctionnalité au B2B ».
Une distribution d’ailleurs bien plus au fait de la production d’Héliades, et notamment au sein des réseaux de distribution de Marietton (Havas Voyages, Ailleurs), depuis son rachat. « Et c’est une très bonne nouvelle pour la société. Dans l’industrie, c’est désormais difficile d’être un tour-opérateur seul. La puissance de distribution de Marietton porte Héliades, et les ventes sont déjà en forte hausse », estime Jean Brajon.
En 2020, le tour-opérateur aura à cœur de rattraper la baisse d’activité enregistrée en 2019, « de l’ordre de 5 à 10% du chiffre d’affaires », sans pour autant impacter la rentabilité du voyagiste, selon Jean Brajon. Et « vu le contexte », et notamment la crise des Boeing 737-MAX, qui a obligé Héliades à revoir ses plans de vol vers la Grèce au dernier moment, « c’est une baisse raisonnable », conclut Jean Brajon.
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