Régionales : ce qui va changer pour le tourisme en Ile-de-France

Considérées comme un des leviers de sortie de crise, les industries culturelles et créatives devront être soutenues afin de continuer d’être un vecteur d’influence pour l’attractivité touristique de l’Ile-de-France, selon le programme de la candidate Les Républicains en Ile-de-France, Valérie Pécresse. Désormais élue, l’ex-candidate doit dérouler sa feuille de route.

Un levier pour l’emploi

La nouvelle présidente avait annoncé dans son programme qu’elle serait la "VRP de la région" à l’étranger afin d’attirer les investisseurs et soutenir les entreprises régionales. A cette fin, il est prévu la création d’un Conseil des chefs d’entreprises, ainsi qu’une grande conférence sociale. Un positionnement "pro business" clairement revendiqué par Valérie Pécresse.

Dans un entretien dans Les Echos en octobre dernier, celle-ci évoquait le tourisme : "Là aussi, je serai un entrepreneur. Il y a une mine d’emplois à la clé. Nous devons nous préparer à accueillir 20 % de touristes en plus en Ile de France. Cela suppose de lever certains blocages sur le travail du dimanche ou l’absence de liaison ferroviaire directe entre Paris et l’aéroport de Roissy."

Accélération dans les transports

En matière de transports, un coup d’accélérateur est demandé du côté du Grand Paris Express, pour lequel Valérie Pécresse souhaite contraindre l’Etat à construire toutes les nouvelles lignes dans les délais initialement prévus.  Des rames neuves ou totalement rénovées sont par ailleurs programmées dans toutes les lignes de RER et de Transilien pour 2021, soit un raccourcissement des délais par rapport au calendrier actuel.

20% de budget supplémentaire pour la culture

Outre la musique, le cinéma et l’audiovisuel, les arts plastiques et le street art, le patrimoine fait partie des points prioritaires dégagés par la candidate Les Républicains. La création d’un label "Patrimoine d’Ile-de-France", en lien avec les collectivités concernées, devrait voir le jour afin de mieux identifier des parcours notamment thématiques (Parcours des Impressionnistes, Le Corbusier, etc).

Autre projet, celui d’"Avignon à Paris", qui permettrait, une fois le festival d’Avignon terminé, de déménager et de se poursuivre à Paris afin de présenter les projets franciliens subventionnés par la région.

Restructuration à l’horizon

Le Comité Régional du Tourisme intégrera le pôle économique des 5 nouveaux pôles (économie, environnement, culture, aménagement et urbanisme, santé-social) dans lesquels la présidente souhaite faire entrer l’ensemble des organismes actuels. Il y rejoindra les centres d’accueil régionaux (CaRT), l’espace tourisme Ile-de-France de Disneyland Paris et Ile-de-France Europe.

Paris versus Ile-de-France

Une question de poids va cependant rapidement se poser. Qu’en serait-il en effet demain du travail main dans la main de Paris et de la région, notamment en matière de promotion touristique, avec désormais une région d'un autre bord politique ? Un réel sujet en matière de tourisme d’affaires et d’accueil de grands événements où il faudra ne pas paraître désuni pour reporter des candidatures.

D’autre part, en matière budgétaire, l’on sait qu'au cours des dernières années, c’est le Comité Régional du Tourisme d’Ile-de-France qui a nettement pris l’ascendant au détriment de l’Office du Tourisme de Paris. Un rapport de la Cour des Comptes, en date du 27 octobre dernier, préconisait d’ailleurs la fusion des deux organismes. Ce rapprochement pourrait donc être remis en cause afin que la question du tourisme reste la prérogative de chacune des entités territoriales, avec toutes les batailles et la déperdition de moyens que cela pourrait engendrer.