Quel avenir pour Venise, symbole du tourisme de masse ?
La Cité des Doges est passée du trop-plein au désert touristique. Or deux emplois sur trois sont liés au secteur du tourisme. Exsangue, la destination et tous ses commerces pourront-ils repartir sur une base plus responsable ?
Les pigeons se sentent bien seuls sur la place Saint-Marc. Les touristes ont déserté Venise depuis le début de la pandémie en mars 2020. Ses musées, le palais des Doges, les théâtres et l’opéra de la Fenice sont restés fermés pendant de longs mois, tout comme de nombreux hôtels.
Plongeant la Sérénissime dans une crise économique sans précédent. Et pour cause, à Venise, le tourisme représente 65 % des emplois. Le secteur aurait ainsi perdu 2,5 milliards d’euros en 2020, sur les 3 milliards générés en année normale.
Et les perspectives ne sont guère meilleures pour 2021. L’édition 2021 du carnaval a été annulée (au profit d’une version digitale !). Les finances de la ville sont exsangues.
LE RAS-LE-BOL DES VÉNITIENS
Qui l’eût cru ? En 2019, la cité lacustre affichait complet avec 30 millions de visiteurs annuels… Il fallait alors jouer des coudes pour se frayer un passage au sein des ruelles étroites de la Cité des Doges, ou embarquer à bord d’une gondole. Des nouvelles extensions de l’aéroport international Marco Polo étaient prévues en 2025 et 2027 pour accompagner la croissance de la fréquentation. Mais jusqu’à la crise sanitaire, le trop-plein de touristes était parfois vécu comme un enfer pour les 50 000 habitants du centre historique de Venise (qui a vu partir les deux tiers de sa population en 50 ans*), confrontés à la pollution induite par ces flux : déchets, eaux sales, bruit…
