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Lucie Knappek, l’orfèvre des rencontres

Sa passion pour les métiers d'art lui a inspiré la création de son agence, Evanela, orientée vers l'événementiel et le tourisme de luxe. Depuis, Lucie Knappek, 30 ans, façonne des moments rares avec des créateurs qui font vivre le luxe et le patrimoine français.

En Chine, Lucie Knappek a fait un rêve. Celui de rencontrer un grand maître calligraphe. Non pas pour assister à une brève démonstration, mais pour partager un moment précieux autour d'un savoir-faire ancestral. En échange universitaire à Shanghai, l'étudiante doit toutefois se contenter de modestes cours en compagnie d'une flopée d'autres occidentaux. Ce n'est que quelques années plus tard, à l'heure où elle envisage de monter sa propre entreprise, que la jeune femme repense à la frustration d'alors. « Je me suis dit que je n'étais pas la seule à vouloir rencontrer des talents et que la France en regorgeait ! », raconte-t-elle.

De son rêve, elle a donc fait un métier. Avec l'agence Evanela, qu'elle crée en novembre 2012 à l'âge de 27 ans, Lucie Knappek organise pour une clientèle française et internationale des rencontres dans des ateliers d'art ou des lieux prestigieux avec des créateurs, ainsi que des événements portant la signature des métiers d'art du luxe et du patrimoine français. Haute couture, joaillerie, horlogerie, design, conservation et restauration du patrimoine… Au total, Evanela travaille avec 150 artisans d'art triés sur le volet.

Derrière une paire de lunettes noires, ses yeux pétillent. Avec force détails et admiration, elle parle plumasserie, céramique et cristallerie. « J'ai toujours été éveillée à l'art et à la culture. C'est assez naturel quand, petite fille, on voit sa mère peindre tous les week-ends, qu'on l'accompagne à ses vernissages… Je me suis par la suite beaucoup intéressée aux arts décoratifs et c'est par ce biais que j'ai découvert les métiers d'art », raconte la jeune entrepreneure. Un univers qui fait en réalité déjà partie de l'histoire familiale de cette arrière-petite-fille de corsetière. « Papi nous parlait de l'époque où, enfant, il poinçonnait les corsets et y posait les oeillets pour passer les lacets… Nous avons toujours le poinçon à la maison », sourit-elle.

Une fois diplômée de l'ISC Paris, une école de commerce, c'est toutefois dans le salariat que Lucie Knappek commence sa carrière. Se sentant à l'étroit, elle prend son envol seule, investissant ses économies personnelles. Depuis, elle a réalisé une levée de fonds de 130 000 E et recruté trois salariés en CDI ainsi qu'un apprenti. En chemin, son intégration au sein de l'incubateur de l'ISC, puis au Welcome City Lab, a été un vrai coup de pouce. C'est d'ailleurs dans le cadre du WCL qu'elle rencontre Magali Déchelette, la créatrice de Family Twist, qui partage désormais avec elle des bureaux dans le IIe arrondissement de la capitale.

Développant toujours plus ses activités autour de l'événementiel et du tourisme de luxe, notamment en ciblant les marchés chinois et américain, la jeune femme regarde l'avenir avec confiance, soutenue par un compagnon lui aussi passé par l'entrepreneuriat. « Je suis environ dix heures par jour au travail, je veux voir du beau, être dans un univers qui me passionne et le faire partager », assure-t-elle. Une mission qu'elle accomplit avec brio, mi-entrepreneure, mi-ambassadrice de savoir-faire précieux qu'elle contribue à faire rayonner.

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