L’édito de Dominique Gobert : une grève pour l’été… sinon rien !
La semaine dernière, plus d’une centaine de vols ont été annulés au départ des aéroports parisiens, sans compter les retards conséquents. Grève des personnels, qui réclament non seulement des hausses de salaires mais également un renforcement des effectifs…
Comme il se doit, l’intersyndicale de ces personnels menace de « durcir » le mouvement et prévoit une grève « à partir » du 1er juillet prochain, juste avant les grands départs de vacances d’été. Rien de nouveau donc sous le soleil, si ce n’est que maintenant, les communiqués syndicaux sont rédigés en écriture « inclusive » à laquelle je ne comprends pas grand-chose. Restons calmes, tout de même !
Or donc, après la grande » crise qui a secoué le transport aérien, lequel peine encore à se remettre sur ses ailes, que les taux de remplissages prévus pour les aéroplanes sont particulièrement satisfaisants, voilà encore une très mauvaise nouvelle. ADP, dans la grande sagesse de son patron, ce bon et chaleureux Augustin, indique « ne pas être au courant » de cet appel à la grève…
D’accord, les salariés d’ADP réclament, mais ce n’est pas nouveau, des augmentations de salaires. Normal, c’est comme les fraises, c’est la saison. Et pourquoi, en effet, se priver de pénaliser non seulement l’entreprise, mais également les passagers, ces « clients » qui théoriquement sont rois, mais qui finalement ne sont là que pour payer…
Faut dire que les syndicats d’ADP n’y vont pas de main morte, réclamant une augmentation et je cite de 300 euros pour tous les salariés. Caramba. Voilà qui devrait singulièrement œuvrer à la recouvrance de ce pouvoir d’achat qui affecte, ne l’oublions pas, l’ensemble des Français. Mais certains ont un pouvoir de persuasion plus aigu que d’autres. J’imagine mal, par exemple, le cantonnier de mon village réclamer, sous menace de grève, d’une augmentation salariale.
C’est la vie…
En même temps, pour paraphraser Président (nouvelle cuvée) Macron, ADP ne s’est pas privé de procéder abondamment à des plans de départ durant la crise sanitaire. Je connais de nombreuses entreprises de tourisme qui ont sûrement davantage souffert, et qui ont préservé les emplois « quoi qu’il en coûte ». Et il est évident que les salariés « restant » ont du mal à suivre les cadences dans la mesure où le trafic reprend avec vigueur… Mais que le personnel manque. Alors qu’ADP, comme l’ensemble des entreprises du secteur, a bénéficié d’aides substantielles de la part de l’Etat… donc du contribuable.
Quant aux compagnies aériennes, qui croulent déjà sous le poids des taxes diverses et variées, leur contribution à la bonne marche des aéroports est loin d’être négligeable.
Fallait-il virer tant de monde ?
