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Evaneos : une aventure en tandem

Evaneos.com est née à partir d'un simple e-mail, de la rencontre entre Éric La Bonnardière et son associé. Sept ans plus tard, l'entreprise a grandi, mais veut garder l'esprit start-up.

«Tout petit, je voulais déjà créer ma boîte, d'où mon Master HEC Entrepreneurs », explique Éric La Bonnardière, 34 ans, cofondateur d'Evaneos. C'est finalement un simple e-mail qui créera une telle opportunité. Celui d'Yvan Wibaux, qui cherchait un associé, au profil complémentaire au sien. « Nous avons décidé de monter ensemble une start-up, dans le voyage, mais nous ne connaissions pas le secteur. Nous avons pris le temps de la maturation ». Après le coup de coeur entrepreneurial des deux hommes, il faudra presque un an avant de trouver le projet Evaneos.

Le binôme commence à plancher sur la stratégie, avec les moyens du bord. « L'école Centrale, à Chatenay-Malabry (92, Ndlr), nous a prêté un local, d'environ 15 m2. Nous avons démarré avec 10 000 € chacun, et un peu de love money. À l'époque, nous étions à peine mariés, mais sans enfant. Nous vivions de pas grand-chose. Une super époque, assez excitante ! ».

La jeune pousse sortira de terre, sur Internet, en 2009 : c'est une plate-forme de mise en relation directe entre les voyageurs et des agences réceptives, situées dans le monde entier. Le concept plaît, notamment à des routards bobos, même si Éric explique cibler « tous les voyageurs curieux ». Evaneos, qui a gagné un Travel d'Or en 2015, vient d'enregistrer son 100 000e voyageur, depuis sa création. Un voyageur sur trois vient désormais de l'étranger, puisque l'entreprise s'est aussi déployée en Espagne, en Italie, en Allemagne et, depuis peu, au Royaume-Uni.

Éric aurait-il créé une société en solo ? « Non, répond-il tout de go. Je n'aurais pas pu la monter seul. J'en suis convaincu, au moins autant qu'à nos débuts. C'est compliqué de créer son entreprise, même si c'est exaltant, car on y pense en permanence. Il faut de surcroit prouver à ses proches qu'on a fait le bon choix. Avoir un associé, complémentaire, sur lequel se reposer, pour être à deux sur un même bateau, est un gage de succès ».

Les deux hommes co-construisent la stratégie et la vision à long terme, mais chacun a ses qualités. En l'occurrence, Éric est l'homme de marketing et des négociations commerciales. Yvan, c'est tout à la fois l'homme de l'ombre et le geek, qui a codé pour la première version d'Evaneos.com. Aujourd'hui, il dirige l'équipe des développeurs. L'entreprise, qui a levé 4,4 M€ début 2014, compte plus de soixante salariés au total. Un déménagement s'est imposé, l'an dernier, dans des locaux parisiens trois fois plus grands.

Ce n'est pas évident de grandir en gardant l'odeur de garage, celle de la start-up agile, sans cloison ni hiérarchie. « Depuis toujours, nous avons décidé d'impliquer les salariés dans la vision de l'entreprise. C'est facile quand on est dix, mais beaucoup plus compliqué dès que les effectifs augmentent ». D'où la mise en place d'une nouvelle structure managériale, depuis un an. Il s'agit de squads, des équipes qui travaillent en autonomie sur un même projet ou problématique. « Ce sont des start-up dans la start-up. Dans l'absolu, chaque squad est libre de prendre une décision sans nous en informer, Yvan et moi-même. Mais il peut aussi nous consulter. Avec cette organisation, nous voulons que chacun travaille de manière autonome et responsable. ».

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