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Clément Beaune : « La France ne reconnaîtra pas un touriste vacciné avec un vaccin russe ou chinois »

Si la vaccination est un élément essentiel de la reprise des voyages et de la mobilité internationale, tous les sérums ne seront pas logés à la même enseigne.

Petit à petit, la saison d’été s’esquisse. D’ici quelques jours, une étape importante sera franchie pour permettre la reprise des voyages avec l’élargissement de la liste des pays classés verts, puis la mise en place du pass sanitaire déployé par le gouvernement via l’application TousAntiCovid. Et si les Français sont impatients de franchir à nouveau les frontières, les professionnels du tourisme réceptifs espèrent aussi accueillir les touristes étrangers cet été. Le pass sanitaire devrait y contribuer, en facilitant l’entrée sur le territoires des touristes en provenance de certains pays pouvant présenter un test PCR, un certificat d’immunité ou étant complètement vaccinés. Mais pas avec n’importe quel vaccin. « Dans le texte législatif européen, il est prévu que tous les vaccins autorisés par l’agence européenne du médicament, quatre aujourd’hui, ceux qu’on utilise en France, sont reconnus, évidemment, a expliqué Clément Beaune, le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, sur Franceinfo. Un pays peut ajouter un vaccin par exemple russe ou chinois, qui ne serait pas reconnus par les autorités sanitaires européennes pour autoriser l’entrée sur son territoire. Je le dis très clairement, ce n’est pas le choix que nous faisons en France. »

Les Chinois et les Russes concernés… mais pas seulement

Conséquence directe : à ce stade, pour pouvoir entrer en France, les touristes russes ou chinois vaccinés avec les vaccins développés dans leur pays devront présenter un test PCR pour pouvoir entrer sur le territoire. Les ressortissants d’autres pays que la Chine ou la Russie, mais vaccinés avec des sérums achetés à la Chine ou à la Russie, seront aussi concernés. « Quelle que soit la nationalité, la France ne reconnaîtra pas comme protégée, vaccinée, une personne qui ne serait pas vaccinée avec un des vaccins autorisés par l’agence européenne du médicament. Donc oui, à ce stade, parce qu’ils ont déposé un dossier mais qu’ils ne sont pas autorisés, (la France) ne reconnaîtra pas un touriste vacciné avec un vaccin russe ou chinois. Le dit touriste peut toujours faire un test, par exemple », souligne Clément Beaune. Une situation qui concernera aussi certains touristes européens, vaccinés avec des sérums achetés auprès de la Chine ou de la Russie.

« On cherche cet équilibre entre ouvrir et fermer ou rester fermés lorsque qu’il y a des inquiétudes ou des doutes sanitaires. On veut ouvrir pour notre vie tout court, pour notre vie économique et touristique, c’est essentiel, mais on veut le faire dans des conditions sanitaires parfaites. (…) Et donc clairement, priorité aux touristes français, aux touristes européens – c’est avec le pass sanitaire qu’on permettra de le faire et de vérifier de manière sûre – pour les touristes non-européens, qui viennent du ‘grand étranger’ si je puis dire, en dehors de l’Europe, nous sommes encore en train de discuter, nous sommes en train d’élaborer une liste commune entre pays européens de pays verts, de pays comme les Etats-Unis, comme d’autres, tout ça, on va voir, il y a des critères sanitaires, on est en train d’établir cette liste dans les tout prochains jours, et donc il y aura quelques pays, non-européens, dont les touristes pourront aussi rentrer sur le territoire nationale, toujours avec un test ou une preuve de vaccination bien sûr. »

PCR ou vaccin en Europe à partir du 1er juillet

Etre vacciné ou ne pas l’être ne suffira donc pas à résoudre l’équation et le casse-tête des voyages par temps de Covid. Le vaccin utilisé sera un élément tout aussi important dans les mois qui viennent. Le retour des clientèles russes et chinoises est en tout cas attendu avec impatience par de nombreux professionnels du tourisme français. En 2019, les touristes chinois ont dépensé quelque 4 milliards d’euros en France et la clientèle chinoise représentait 7% des recettes touristiques internationales dans l’Hexagone.

Clément Beaune a également rappelé que le pass sanitaire allait fonctionner en France le 9 juin pour les grands rassemblements comme les festivals. « Ce même pass sanitaire, c’est-à-dire le même code que vous avez sur votre téléphone essentiellement, il permettra dans toute l’Europe, à partir du 1er juillet, de circuler, parce qu’il montrera, que vous avez soit un test négatif, soit la vaccination complète, soit – c’est un cas un peu plus rare mais qui existe évidemment, que vous avez eu la Covid et que vous êtes encore protégés. » Il y a quelques jours, le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes avait également confirmé qu’à partir de l’entrée en vigueur du pass sanitaire européen, le 1er juillet, les voyageurs vaccinés ou qui ont une preuve qu’ils sont guéris de la Covid n’auront plus besoin de faire en plus un test PCR. 

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