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Air France : des pilotes accusent Ben Smith de privilégier KLM

Le Syndicat des Pilotes d’Air France (SPAF) est inquiet concernant l’avenir qui se dessine pour la compagnie Air France.

Ben Smith, directeur général d’Air France-KLM, deviendra-il le naufrageur d’Air France ? C’est la question que pose le syndicat de pilotes d’Air France (Spaf) dans un communiqué envoyé ce lundi matin. En préambule, le Spaf reconnaît tout de même que Ben Smith a bénéficié de l’effet du renouveau à son arrivée à la tête du groupe aérien, et qu’il avait alors affiché « une volonté (tant attendue) de développer Air France, ses avions et son réseau, et (de) redonner ses lettres de noblesse à la compagnie ambassadrice de la France à travers le monde ».

Mais selon lui, la gestion de la crise Covid dévoile une tout autre stratégie du dirigeant, « à 180 degrés de celle-ci, tournée vers le low-cost et les Pays-Bas. Elle s’appuie désormais sur la découpe et la captation du réseau d’Air France en moyens propres ».

KLM privilégié au détriment d’Air France ?

S’après les pilotes, l’activité court et moyen-courrier d’Air France est en effet progressivement transférée à Transavia France tandis que le trafic long-courrier est graduellement rerouté vers le hub KLM d’Amsterdam, poursuit le communiqué.

C’est en tout cas la lecture qu’ils font des deux dernières annonces effectuées dans la presse : une commande de 160 avions moyen-courriers au profit exclusif de KLM et de Transavia, mais aussi le retour au niveau d’activité de 2019 pour les principaux réseaux de KLM (et pas d’Air France).

« Alors qu’il est indispensable pour préserver les intérêts de tous – employés, passagers, état, etc. – l’équilibrage de l’activité entre AF et KLM, prévu et encadré depuis le rapprochement des entreprises, n’est visiblement plus qu’un lointain souvenir pour nos dirigeants ».

« Des emplois détruits »

Quelle est la crainte des pilotes réunis au sein du syndicat, désormais ? Que demain, à ce rythme, la compagnie ne soit plus qu’un « simple véhicule marketing d’une marque réputée haut de gamme, avec une flotte réduite. Avec la baisse drastique de l’activité, les emplois en France auront été détruits et l’argent public aura alimenté une holding au bénéfice de KLM ».

Pour le syndicat, minoritaire (12,25%), cette stratégie profite à Ben Smith et à KLM, mais pas à notre compagnie nationale. « L’État, parfois schizophrène, qui investit dans Air France d’un côté et la pénalise commercialement de l’autre avec des mesures teintées d’écologie absurdes, doit appréhender plus sérieusement le fond de ce problème. En tout état de cause, le Spaf n’entend pas regarder cette attrition sans réagir. » 

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