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Air Austral, Corsair, Air Caraïbes réunies dans une « supercompagnie » vers l’outre-mer ?

Comme dans d’autres secteurs depuis la fin de la crise du Covid, l’heure est à la consolidation dans l’aérien. Notamment vers l’outre-mer.

C’est une petite phrase lâchée par Ben Smith lors de la présentation des résultats annuels d’Air France qui n’a pas échappé aux spécialistes de l’aérien. Le patron du groupe Air France-KLM avait alors expliqué : « Le marché outre-mer est vraiment un marché sur lequel il devrait y avoir une consolidation. Avoir quatre sociétés sur un seul réseau, des sociétés qui sont assez petites, ce n’est pas le plus optimal pour nous, ni pour les passagers. Existe-t-il une option qui pourrait être intéressante pour nous et les autres opérateurs ? C’est quelque chose qu’on étudie. »

Alors certes, cette histoire de consolidation entre les compagnies françaises est un sujet récurrent qui revient sur la table lors de tous les lendemains de crise. Mais ces derniers temps, avec l’explosion du prix du kérozène et l’inflation galopante sur le prix des billets d’avion vers les DOM-TOM, la rumeur a pris de l’ampleur. Beaucoup espèrent tout bas la création d’une super compagnie capable de concurrencer Air France sur les Caraïbes ou La Réunion. Une super « Air outre-mer » en quelque sorte, qui réunirait Air Austral, Corsair et Air Caraïbes

Interrogé par Le Monde, Pascal de Izaguirre, le patron de Corsair, a affirmé que « la consolidation est en marche. Elle est inévitable. Cela créerait des synergies et des économies d’échelle ». Il faut dire que contrairement à Air France, qui a fini de rembourser son PGE et largement réduit ses pertes au premier trimestre 2023, les compagnies privées françaises sont sorties très affaiblies de la crise du Covid.

L’outre-mer pour les unir toutes ?

Avec plus de 300 millions d’euros de dette en 2022, Air Austral n’est pas passé loin de la catastrophe. Le 6 janvier 2023, la Commission européenne a donné son accord à des aides de l’Etat français de près de 137 millions d’euros à la compagnie aérienne réunionnaise. Notamment pour qu’elle puisse se restructurer. Passée très près de la faillite elle aussi en 2020, Corsair a un temps cru se marier à Air Austral avant que l’opération ne tombe à l’eau. Si elle a reçu quelque 140 millions d’euros pour se restructurer en 2021, Corsair reste endettée, a hauteur de 80 millions d’euros.

Enfin si Air Caraïbes et French Bee présentent une meilleure santé financière, leur dirigeant, Jean-Paul Dubreuil a plus de 80 ans. Il devrait logiquement se retirer dans les années à venir. Hors l’aérien était sa passion. A voir si ses successeurs ont autant envie que lui d’investir dans une économie si complexe et fragile.

Toujours est-il que si le sujet de super compagnie française spécialisé dans les DOM-TOM revient régulièrement, bien malin celui qui devinera sous quelle forme. Car il y a aussi les questions d’ego. Aucune des trois compagnies ne souhaite être revendue et voir sa livrée disparaître. Quoiqu’il en soit, selon Le Monde : « un fonds d’investissement travaillerait à la fondation d’une société, dont il détiendrait la majorité du capital, et qui regrouperait Air Caraïbes, Corsair et Air Austral. Les trois acteurs se verraient octroyer une participation au prorata de leur importance ».

 

1 commentaire
  1. Thérèse Urcel dit

    Il me semble que cette société existait déjà et s’appelait AOM, qui a fondu comme neige au soleil

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