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ÉDITO. TUI France : la dernière chance des Gaulois

C’est la revanche mais aussi l’opération de la dernière chance pour les marques franco-françaises du groupe TUI.

Le retour en force de Marmara, Nouvelles Frontières et Lookéa est une vraie leçon d’humilité pour TUI Group. Il aura fallu attendre un milliard d’euros de pertes en France en près de 10 ans pour que le groupe de Hanovre capitule face aux marques gauloises. Le célèbre Smiley fait la grimace. Non, le géant mondial du voyage n’a pas réussi dans l’Hexagone son pari industriel de marque dominatrice unique. Tout simplement parce qu’il a omis d’écouter ses clients, dans toute leur diversité culturelle. Écouter le marché pour mieux s’adapter, n’est-ce pourtant pas un fondement d’une politique commerciale et marketing ?

Hans van de Velde, le PDG de TUI France, l’a lui même reconnu en conférence de presse la semaine dernière : le marché français est différent et compliqué. Avec des distributeurs qui « ont le pouvoir », face à une foultitude de TO, alors qu’outre-Rhin ce sont les rares voyagistes qui portent la culotte.

Le voyagiste fait enfin le pari du local. Le pari de la dernière chance, aussi. Celui de marques franco-françaises fortes -mais qui ont perdu leurs équipes françaises au fil des restructurations-. Est-il encore temps de sauver ce qu’il reste du soldat TUI France ? C’est tout le bien que nous pouvons sincèrement souhaiter aux 300 salariés devant rester fidèles à leur poste après le plan social en cours. Mais, en pleine crise du Covid-19, ce n’est pas gagné, de l’aveu même de Hans van de Velde. « Avec 20% (d’activité) l’hiver, on va survivre. Avec 20% de chiffre d’affaires sur l’été 2021, non. On aurait un souci, notre maison mère aussi, tout le tourisme également. » CQFD.

Le groupe n’a plus les moyens d’éponger les pertes de TUI France.

Aujourd’hui en pleine restructuration, TUI France est déjà en passe de céder son réseau de distribution intégré*. Son plan social a-t-il vocation à mieux vendre la mariée, comme le suppose Lazare Razkallah, le secrétaire général du CSE ? La question est légitime. Car à défaut de devenir rentable, l’étape suivante pourrait bien être la cession de la marque Marmara ou Nouvelles Frontières. Histoire de se délester d’un intarissable foyer de pertes (plus de 100M€ par an selon L’Echo touristique…). Le groupe n’a plus les moyens d’éponger : il a perdu 2,3 milliards d’euros sur les neufs premiers mois de l’exercice, le contraignant à emprunter 3 milliards d’euros.

Après tout, d’autres marques de tour-operating ont récemment été cédées. Hervé Vighier, l’ancien patron de Marmara, a repris Jet tours et Eldorador, à la barre du tribunal, pour 1,1 million d’euros. Fosun (Club Med) a racheté Thomas Cook pour 13 millions d’euros. Le groupe chinois vient d’ailleurs de relancer l’enseigne, sur Internet uniquement. En mode low cost, sans agence traditionnelle ni engagements hôteliers ou aériens.

Les marques Marmara et autres Lookéa ont été abimées, mais restent monnayables. D’ailleurs, profitons de cet édito pour en avoir le cœur net. D’après vous, quelles sont les marques d’hôtels-clubs les plus fortes sur le marché français ? A vous de voter en cliquant ici.

* NB : le réseau mandataire, composé d’agences indépendantes, restera actif.

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