L’UE rouvre ses frontières à 15 pays… dont certains refusent toujours les voyageurs étrangers
Le Canada et la Thaïlande, qui font partie des 15 pays, ne rouvrent pas leurs frontières aux voyageurs de France ou d’ailleurs. Pour l’instant.
Après les frontières internes à l’Union européenne (UE), les frontières extérieures vont pouvoir s’ouvrir dès ce mercredi 1er juillet. Seront admis dans l’UE et l’espace Schengen les voyageurs venant d’Algérie, Australie, Canada, Géorgie, Japon, Monténégro, Maroc, Nouvelle-Zélande, Rwanda, Serbie, Corée du Sud, Thaïlande, Tunisie et Uruguay. La Chine constitue le 15e pays de cette liste, sous condition : pour que les Chinois puissent revenir en Europe, il faudra que les Européens aient la possibilité de retourner en Chine, exigent les Vingt-Sept. Si l’Empire du milieu a promis mercredi de rétablir l’entrée des ressortissants européens, il s’est abstenu de s’engager sur une date…
Sont exclus de la sélection de 15 pays les Etats-Unis, pays le plus touché au monde par la pandémie avec 125 928 décès, mais aussi la Turquie, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Turquie et Israël notamment.
Adoptée mardi à l’issue d’un vote à la majorité qualifiée des pays de l’UE, la liste est principalement fondée sur des critères épidémiologiques. Les non-Européens admis doivent résider dans un pays où le taux de nouveaux cas de Covid-19 ne doit pas excéder 16 pour 100.000 habitants (moyenne dans l’UE) sur les 14 derniers jours.
Une recommandation non contraignante
Point important : la recommandation adoptée, alors que la saison estivale démarre, n’est pas contraignante : les pays de l’UE sont souverains sur le contrôle de leurs frontières, ils peuvent décider par exemple de ne rouvrir qu’à une partie des pays autorisés. Mais la coordination est jugée essentielle en raison de la liberté de circulation au sein de l’espace Schengen, où les restrictions décidées pendant la crise ont été peu à peu levées.
Fruit d’un compromis entre considérations sanitaires, économiques et géopolitiques, l’élaboration de la liste a été compliquée. Les pays étaient divisés sur le rythme de la levée des restrictions. Dépendante du tourisme à hauteur de 20% de son PIB, la Grèce a commencé dès le 15 juin à rouvrir ses aéroports à plusieurs pays hors UE, dont la Chine, la Nouvelle-Zélande et la Corée du Sud. Pour mémoire, les voyages « non essentiels » vers l’Europe ont été interdits depuis le 17 mars, afin de lutter contre la propagation de la pandémie.
Canada et Thaïlande : pas de réciprocité
Si les Vingt-Sept rouvrent leurs frontières extérieures à 15 pays, la réciproque n’est pas acquise… Le Canada a indiqué mardi avoir adopté une prolongation « jusqu’au 31 juillet » des mesures de fermeture de ses frontières aux étrangers et de quarantaine obligatoire à l’arrivée dans le pays. Les voyageurs français ne sont donc toujours pas admis. Le pays à la feuille d’érable maintient aussi ses frontières terrestres fermées avec les Etats-Unis, en tout cas « au moins jusqu’au 21 juillet ».
Le Canada compte ainsi « limiter l’introduction et la propagation » de la pandémie dans le pays, selon un communiqué de l’agence de la santé publique du Canada…
S’agissant de la Thaïlande, nous avons fait un point ce matin avec Prakit Saiporn, directeur marketing de l’Office national du tourisme de Thaïlande : « La Thaïlande garde pour l’instant ses frontières fermées aux ressortissants étrangers, indique-t-il. L’aviation civile thaïlandaise n’autorise pas les vols commerciaux ». Seuls des vols spécifiques sont permis : ceux de l’Etat militaire, les vols en cas d’atterrissage d’urgence ou de problème technique, les liaisons prévues pour des rapatriement ou du transport cargo,… Depuis le 1er juillet, la Thaïlande a très légèrement levé les restrictions de voyage : peuvent se rendre sur place les Thaïlandais vivant à l’étranger, les ressortissants étrangers mariés à des Thaïlandais, les étrangers avec un certificat de résidence ou de travail, les étudiants étrangers… « Nous accepterons plus largement des ressortissants étrangers dès la signature d’accords bilatéraux, ajoute Prakit Saiporn. Pour l’instant, nous n’en n’avons pas conclu », complète-t-il, en soulignant que la situation peut vite évoluer.
Quant à la Tunisie, elle impose certaines conditions aux voyageurs, établies en fonction de leur provenance. Les personnes venant de pays classés orange, dont la France faisait partie au 25 juin, devront présenter un test PCR négatif réalisé moins de 72 heures avant le départ.
Au regard de ces quelques exemples, il semble compliqué pour les voyageurs et les professionnels du voyage d’envisager à court terme des déplacements en dehors de l’UE.
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Il n’y a pour le moment aucune réciprocité de la part de la Corée du sud non plus… Bien que les frontières soient officiellement « ouvertes » sous réserve de quarantaine à l’arrivée, les visas de courts séjours sont dans les faits, impossibles à obtenir.