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Vers un tourisme moins pollueur

L’industrie touristique poursuit sa croissance, au risque de dénaturer paysages et traditions. Professionnels et voyageurs en prennent doucement conscience.

En 2020, d’après l’Organisation mondiale du tourisme, 1,6 milliard de touristes butinera la planète, soit près de deux fois plus qu’en 2008. Cette affluence mettra les abeilles professionnelles du voyage à l’ouvrage, mais elle donne dès à présent le vertige. Comment des sites sensibles la digéreront-ils ? Les temples d’Angkor, Machu Picchu et les tombeaux de la vallée du Nil frôlent déjà la saturation. À court terme, les autorités se réjouissent toujours de la progression des arrivées, source de devises. Mais à moyen terme, les séquelles peuvent être irréversibles, allant de la dégradation des sites à la dilution des traditions, voire au risque de rejet d’un tourisme prédateur par les populations locales. Le danger, c’est aussi, dans le Sud, l’aggravation des problèmes de pénurie d’eau. Avec à la clé, des conflits d’intérêt entre les voyageurs cigales et les locaux fourmis. Faut-il, du coup, arrêter de voyager ? S’y employer serait une catastrophe pour certains pays du Sud, où le tourisme s’est souvent substitué à une agriculture en déclin. « Nous devons retrousser nos manches, tous ensemble », résume Sylvie Brunel, écrivain et spécialiste des questions de développement durable. Les pays industrialisés doivent aider les destinations à ne pas scier la branche sur laquelle elles sont assises. Objectif : limiter l’empreinte du secteur dans les régions fragiles, ce qui passe par l’apprentissage d’écogestes à tous les échelons de la chaîne. Le tourisme de masse fait-il partie de la solution ? s’interroge Arild Molstad, auteur de Où partir avant qu’il ne soit trop tard*. Sans nul doute ! L’industrie a eu la bonne idée de créer des « pots à miel », qui « décongestionnent la cocotte-minute touristique ». Ces machines à touristes soulagent ainsi des sites incapables d’accueillir des hordes de vacanciers. Après la Costa del Sol, et Disneyland Paris, d’autres baleines touristiques se jetteront à l’eau, comme en témoigne le récent paquebot Oasis of the Seas (6 360 passagers !)

DE NOUVEAUX ENJEUX ÉMERGERONT

Il y a d’autres raisons d’être optimistes. « Le respect de l’environnement et l’implication des populations locales dans la gestion touristique sont des tendances lourdes, relève Jean-Pierre Lozato-Giotart, expert en écotourisme. Certains voyageurs préfèrent déjà la Laponie en igloo et en traîneau à chiens, plutôt que le Canada en motoneige. Dans quelques années, on n’osera plus faire du Paris-Dakar touristique. » En tout cas, un peu moins. Une minorité croissante de personnes choisira des destinations et des TO dits responsables. Les Français prêts à payer plus pour des produits bio devraient étendre leur philosophie d’achat au voyage. Il y aura plus d’éthique dans l’air, mais aussi dans le bâtiment. L’éco-conception gagnera du terrain, poussée par la demande et la réglementation. Les professionnels du tourisme participeront à cette « vague verte », selon Alain Capestan, président de Comptoir des Voyages : « Dans cinq ans, les principes du tourisme responsable seront devenus les enjeux des nouvelles joutes entre producteurs et distributeurs. L’aérien aura été intégré dans le processus de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’industrie du tourisme sera devenue le premier contributeur privé pour la résolution des Objectifs du millénaire [pour le développement, définis par l’ONU en 2000]. Le Snav et le Ceto auront créé une fondation pour le financement de programmes de microcrédits d’aide au développement. Cela ne coûte rien d’y croire… »

* Où partir avant qu’il ne soit trop tard, Compte à rebours pour un tourisme responsable, par Arild Molstad, éditions La Découverte.

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