Vendre des voyages à domicile
La vente à domicile est peu courante dans le monde du voyage. Une approche originale qui suppose une grande autonomie et beaucoup de rigueur.
Comme chaque lundi, Jocelyne Menville fait son marché à Samatan (Gers). Dans son panier, ni foies gras ni magrets, mais les brochures de TO. Trois fois par semaine, cette vendeuse de l’agence Voyages 31 (Manor) à Toulouse rencontre les chalands sur les marchés du département. Je distribue des brochures pour que les gens aient le temps de les consulter. Je les revois la semaine suivante, directement chez eux. Je ne vends que des forfaits, explique Jocelyne.
Savoir écouter le client
La vente à domicile constitue un moyen de distribution original, peu usité dans le tourisme. Importé des Etats-Unis, ce concept bénéficie aujourd’hui en France d’une base juridique solide. C’est un vrai métier, assure Philippe Dailey, président d’honneur auprès de la fédération nationale de la vente directe. Un métier qui implique une grande autonomie et une organisation rigoureuse. La vente à domicile s’appuie beaucoup sur le réseau relationnel. La qualité du produit est essentielle, puisqu’à défaut de boutique, ce sont vos clients qui vous recommandent auprès de nouveaux prospects, insiste Philippe Dailey. Encore faut-il savoir ou placer la limite. Même si certains clients me font la bise, je reste toujours professionnelle. Il faut savoir établir une relation amicale sans excès, conseille Jocelyne Menville. Un critère sur lequel insiste également l’agence parisienne Travelia, qui compte 50 opérateurs de voyages en France. La vente à domicile oblige à un conseil et un service sur mesure. Il faut être à l’écoute du client pour une gestion personnalisée et ne pas chercher à vendre pour vendre. Une solide expérience dans le voyage est indispensable, analyse Gabriel Malka, directeur commercial. Savoir se fixer des objectifs tout en gérant son emploi pour ne pas empiéter sur sa vie privée est également indispensable. Car la vente à domicile nécessite une grande disponibilité (il faut par exemple visiter les clients le soir). Je passe en moyenne une heure par rendez-vous. Je vais chez le client à sa demande mais je n’hésite pas à déplacer un rendez-vous si je suis déjà occupée, toujours en me justifiant, souligne Jocelyne Menville.
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