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TUI France : le projet d’externalisation au Maroc passera par des départs volontaires

Le transfert de nombreux postes au Maroc, sur lequel la direction travaille, suscite la méfiance des représentants des salariés. S’agirait-il d’un plan social déguisé, s’interroge le CSE ?

Comme il l’avait annoncé, le Conseil économique et social (CSE) de TUI France s’oppose au projet d’externalisation d’une partie de certains services au Maroc. « Nous sommes convaincus que ce projet au Maroc n’est qu’un plan social déguisé en GPEC », expliquent les représentants du personnel, dans un document distribué aux salariés du voyagiste.

Dans le détail, le projet concernerait 53 postes, selon le CSE. Après externalisation, le service dédié aux opérations terrestres serait particulièrement impacté après l’externalisation de 21 postes, laissant 10 salariés en poste. Le service set-up, opéré actuellement avec 9 postes, ne compterait plus que 3 salariés. Le service après-voyage passerait de 9 à 5 salariés. Le service avant départ et à destination, perdrait 5 postes, conservant 7 salariés. Le service carnet de voyage, après externalisation, ne compterait plus que 4 salariés. Le service opérations transport serait composé de 3 salariés (contre 5 actuellement). Et, enfin, le service billetterie se limiterait à 2 salariés, contre 5 actuellement.

1,2 million d’euros d’économie

Selon le CSE, la direction chercherait à réduire ses coûts structurels avec ce projet, de l’ordre de 1,2 million d’euros. « En aucun cas, ces quelques économies permettront à TUI France de retrouver le chemin de la croissance profitable », estime le CSE, qui cite, en exemple, les quatre plans sociaux et les 1200 postes supprimés chez TUI France depuis 2012. Plus largement, les représentants du personnel regrettent d’être consultés tardivement sur ce projet, « alors qu’il est déjà mis en place ».

« La semaine dernière, nous avons rencontré nos homologues belges et néerlandais lors du TUI Europa Forum. Eux aussi voient leurs call-center externalisés, au Maroc pour les Belges et sur l’île de Curaçao pour les Néerlandais », raconte Lazare Razkallah, le secrétaire général du CSE de TUI France. Le CSE craint donc que TUI Group ne prennent l’habitude de déployer cette méthode « sur ses autres filiales et d’élargir demain les services potentiellement délocalisables ». « Ce projet d’externalisation a renforcé nos craintes et confirmé nos inquiétudes, quand à la pérennité de TUI France et de nos emplois », conclut le conseil.

Vers « une évolution du modèle économique »

Dans les semaines à venir, plusieurs réunions sont prévues, par service, entre la direction et le personnel, pour préciser le projet d’externalisation du tour-opérateur. Le CSE, lui, pense rendre son avis « d’ici un mois », après cette série de réunions.

Le projet d’externalisation de certaines activités au Maroc fait l’objet d’un processus d’information/consultation avec le CSE, confirme la direction. Une première réunion a eu lieu le 16 mai, d’autres réunions sont prévues pour donner des détails pour chaque direction concernée.

« Ce projet permettrait de diminuer les frais généraux de l’entreprise comme prévu dans les orientations stratégiques, souligne la direction que nous avons interrogée à ce sujet. Il est fondé sur le volontariat, il n’y aura aucune suppression de poste liée à ce projet d’externalisation. » Tout cela qui s’inscrit dans une réflexion plus globale. « Compte-tenu de l’environnement concurrentiel et des spécificités du marché du tourisme en France, il est nécessaire d’envisager des évolutions du modèle économique qui vont au-delà d’éventuelles réorganisations, notamment en accélérant l’intégration avec la Western Region pour plus d’efficacité et de synergies », ajoute la direction.

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