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Tourisme mondial : les tendances qui vont marquer 2023

Travel Revenge, réouverture de l’Asie, budget : dans un contexte économique en constante évolution, une nouvelle étude fait le point sur les grandes tendances de consommation touristique en 2023.

Un « Revenge Travel » qui ne faiblit pas

Après deux années de crise sanitaire, les voyageurs entendent bien rattraper le temps perdu et l’envie de parcourir le monde ne faiblit pas, en dépit d’un contexte économique complexe. A l’échelle du globe, les voyages d’agrément restent robustes, en hausse d’environ 31% en mars 2023 par rapport à la même période en 2019, selon les observations du Mastercard Economics Institute. Les consommateurs à revenu élevé, soutenus par la croissance des salaires et un excédent d’épargne de 1 700 milliards de dollars aux États-Unis et de 1 000 milliards d’euros en Europe, stimulent les dépenses de consommation. En France aussi la demande pour les voyages liés aux loisirs reste relativement forte, avec des réservations de vols en hausse de 21,3% par rapport à 2019 (versus 31% dans le monde ; 74% au Royaume-Uni ; -18,5% en Allemagne), d’après les données de cette étude. Toutefois, certains opérateurs français du voyage ont observé un atterrissage en douceur en mai, qui pourrait être dû à la fin des vacances scolaires de printemps pour les Parisiens, et aux nombreux ponts.

Chine : la réouverture change la donne

Après avoir mis son tourisme sous cloche pendant trois ans en raison du Covid, la Chine a progressivement rouvert ses frontières. Une nouvelle donne qui aura des répercussions sur l’industrie du voyages à l’échelle du globe, mais aussi sur l’économie mondiale. D’après les dernières estimations du Mastercard Economics Institute, l’inflation et les taux d’intérêt élevés devraient faire chuter la croissance du PIB réel mondial à 2,8% en glissement annuel tout au long de 2023, contre 3,4% l’an dernier. « Compte tenu de la possibilité d’un ralentissement aux États-Unis et en Europe, la réouverture de la Chine continentale pourrait donner un coup de pouce bien nécessaire à la croissance mondiale », note l’étude. Une réouverture dont bénéficieront en premier lieu les économies de l’ASEAN et d’autres régions de la région Asie-Pacifique. Dans une moindre mesure, la France devrait aussi bénéficier de cette réouverture indique l’étude, qui anticipe aussi un fort engouement de ce marché pour des voyages de luxe.

De nouveaux horizons

Lorsqu’il s’agit de faire des arbitrages dans les dépenses, les voyageurs favorisent les expériences (restaurants, activités de loisirs, casinos, boîtes de nuit, bars et autres événements) plutôt que l’achat de bien matériels (achats dans les magasins, vêtements, cosmétiques, articles de sport, livres, matériel électronique, jouets…) rapporte l’étude, qui note également une appétence nouvelle « pour ce qui est unique », avec une propension à s’aventurer dans des destinations moins connues, en quête d’une immersion culturelle. Les dépenses des Français en matière d’expériences sont en hausse de 70% par rapport à 2019 (vs 65% dans le monde ; 27,2% au Royaume-Uni) lorsque que les dépenses consacrées aux biens matériels sont en hausse de 23,7% (vs 12% dans le monde ; -11,7% au Royaume-Uni). L’inflation explique en partie cette envolée.

Destinations tendances : l’Asie-Pacifique et les Etats-Unis donnent le ton

Les destinations de voyage populaires en 2023 sont influencées par les voyageurs d’Asie-Pacifique et des États-Unis, note l’étude. Les marchés d’Asie du Nord-Est, en particulier la Chine continentale et Hong Kong, devraient décoller, tandis que l’Inde, l’Australie et la Nouvelle-Zélande prévoient une expansion plus modérée. Une solide base de consommateurs américains et un intérêt soutenu pour le tourisme inciteront les Américains à voyager en Amérique centrale, dans les Caraïbes et en Europe. « Les pays européens axés sur le tourisme comme la France, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce pourraient bénéficier de manière disproportionnée d’arrivées de touristes mondiaux », anticipe l’étude.

Les Européens veulent voyager plus loin…

Si l’on se concentre sur les intentions de voyage des Européens, les destinations touristiques les plus populaires restent globalement les mêmes que l’an dernier. Avec quelques évolutions toutefois : on remarquera l’absence du Portugal dans ce classement (il y figurait il y a un an), quand les Etats-Unis grimpent d’une place, soulignant un désir croissant des voyageurs de s’aventurer plus loin de chez eux, d’après l’étude.

… et plus au nord

Le souvenir de l’été 2023 et de ses terribles incendies influencent le choix des destinations de voyage, selon l’étude, qui constate que « les conditions météorologiques ont entraîné des changements subtils dans l’endroit où les gens passent leurs étés. Les vagues de chaleur extrêmes et les risques d’incendies de forêt dans le sud de l’Europe ont poussé les voyageurs à explorer le nord du continent, notamment le Royaume-Uni, la Scandinavie, les Pays-Bas, la Suisse et l’Allemagne ».

L’Arabie saoudite se fait une place

Sur le printemps et l’été, pour la première fois depuis la création de ce rapport, l’Arabie saoudite se fait une place dans le top 10. Cette destination émergente, encore en pleine structuration dans le cadre du projet Vision 2030, se classe à  la 8e place des destinations populaires auprès des voyageurs en provenance du Moyen-Orient et d’Afrique, devançant le Canada et l’Italie, qui ferment le classement.  

Cap sur la France

La France est présente dans le top 10 des destinations populaires sur plusieurs marchés d’après les données de Mastercard. Elle se classe à la 8e place pour la zone Etats-Unis/Canada, devançant sa grande rivale habituelle, l’Espagne, la Colombie, mais est dépassée par trois de ses proches voisines, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Allemagne. La concurrence s’annonce rude. Sur le marché européen, l’Hexagone occupe la 6e place. Elle est 8e pour la zone Afrique/Moyen-Orient, mais n’apparaît pas dans le top 10 pour la zone Asie-Pacifique de ce classement.


Le Mastercard Economics Institute a été lancé en 2020 pour analyser les tendances macroéconomiques à travers le prisme du consommateur s’appuyant sur les insights de Mastercard – notamment Mastercard SpendingPulse™ – et sur des données tierces.

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