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Les compagnies aériennes vent debout contre le projet d’écotaxe

Lundi, le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a estimé que les mesures de la Convention sur le transport aérien allaient « achever un secteur déjà à terre ».

Décidément cela ne passe pas. Si les proposition de la convention citoyenne font un consensus c’est dans leur rejet par l’ensemble du secteur de l’aérien. Hier l’Union nationale des compagnies aériennes françaises (Uncaf) et la Fédération Nationale de l’Aviation Marchande (Fnam), deux syndicats de l’aérien français, sont venus taper du poing sur la table. Et ce quelques jours après les pilotes du syndicat majoritaire SNPL.

Si l’UNCAF applaudi la mise en œuvre de ce nouvel outil démocratique permettant une meilleure proximité entre la population et ses représentants élus, elle « regrette que cette assemblée dont les travaux ont été focalisés sur un sujet sociétal précis ait totalement ignoré les effets économiques collatéraux découlant de ses prises de position et n’ait pas vu parfois le côté peu démocratique des propositions qu’elle a faites. »

83,5 % d’augmentation du prix sur un Paris-Bordeaux

Les propositions ignorent les enjeux de connectivité du pays et les impacts sur l’économie française, confirme la Fnam. D’autant plus que la France est, avec les États-Unis et la Russie, l’un des rares pays à posséder l’ensemble de sa filière aéronautique.

Les syndicats estiment que les propositions apparaissent en contradiction avec le plan de relance du gouvernement qui prévoit de créer 160 000 emplois et de faire du secteur aéronautique français le leader de l’aviation verte de demain (15 milliards d’euros).

« À elle seule, la proposition visant à adopter une éco-contribution kilométrique renforcée coûterait au transport aérien français environ 4,2 milliards d’euros, indique la Fnam. Une charge insupportable pour un secteur qui joue actuellement sa survie, d’autant que cette proposition s’ajoute à la majoration de la taxe de solidarité qui devait déjà coûter 180 millions d’euros aux compagnies françaises (Loi LOM novembre 2019 NDLR). »

La Fnam a également calculé que l’impact de l’éco-contribution sur un vol Aller-Retour Paris Bordeaux provoquerait une augmentation de 83,5% du prix du vol et représenterai pour un Aller-Retour Paris-Istanbul une majoration de 90,3% du prix du vol. Soit un doublement du prix du vol.

Aucune étude sérieuse

Les professionnels anticipent une perte de trafic sur le domestique et sur l’international, un risque pour le hub de CDG, un risque pour la desserte des territoires avec un impact fort sur le tissu industriel, un risque pour les urgences sanitaires.

La Fnam conclue : « la vision du secteur du transport aérien n’est pas d’opposer les modes de transport mais d’en exploiter et développer les complémentarités en fonction de la pertinence de chacun. Cette intermodalité permettra ainsi aux générations futures de continuer à voyager dans le respect total de notre planète. »

Plus vindicative, l’Uncaf indique que si les Français « ne veulent plus voir nos compagnies françaises et souhaitent tous utiliser le train, la voiture ou la trottinette, ils peuvent le faire sans attendre, et pouvaient le faire hier également, nul besoin de légiférer pour cela… » Les deux syndicats demandent au gouvernement d’écarter les propositions visant à taxer ou interdire le transport aérien sur les courtes distances, « car aucune étude d’impact sérieuse n’a été faite ».

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