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Sécurité : le dessous des cartes

Chaque début d'année, les cabinets de sécurité internationaux publient leurs cartes des risques sécuritaires dans le monde. Mais, en 2014, toutes ne disent pas la même chose. Décryptage.

Le monde est-il plus sûr aujourd'hui que l'an passé ? C'est chaque année l'une des questions à laquelle tentent de répondre les sociétés spécialisées dans la prévention et la gestion des risques à l'international, en publiant des cartes sur l'état de la sécurité dans les différents pays et régions du globe. Si plusieurs zones sont unanimement reconnues comme présentant un risque négligeable (Scandinavie notamment) ou au contraire extrême (Somalie, Syrie, Irak, Afghanistan), bon nombre de pays font en revanche l'objet, de la part des cabinets de sécurité, d'analyses différentes, voire contradictoires. En Birmanie, par exemple, le groupe Geos considère que les conditions de sécurité se sont suffisamment améliorées pour que le pays soit désormais classé en risque moyen (3 sur 5) et non plus élevé (4 sur 5). «L'évolution politique très rapide a débouché sur un cessez-le-feu avec certaines ethnies en rébellion, commente Alexis Marez, analyste chez Geos. Mais des tensions demeurent et des accrochages sporadiques continuent à se produire, ce qui signifie que plusieurs zones ne sont toujours pas accessibles. Notre note traduit cette fragilité.» La carte des conseils aux voyageurs du Quai d'Orsay identifie clairement ces zones encore instables, qui sont coloriées de rouge, synonyme de voyage «formellement déconseillé». Mais une bonne partie du pays est en revanche classée «jaune» depuis plusieurs années, invitant seulement à une vigilance renforcée. «D'un point de vue touristique, la Birmanie n'a jamais vraiment été un pays à risques», confirme Bernard Jacquemart, directeur Information et Analyse de SSF (Scutum Security First).

Des critères et des sources qui peuvent varier

Comment expliquer, alors, que Gallice, un autre cabinet français, juge en commentaire de sa carte que la Birmanie a «rejoint la liste des pays les plus dangereux au monde» ? D'abord, parce que les critères pris en compte ne sont pas forcément identiques d'une société de sécurité à l'autre. Criminalité, kidnapping, terrorisme, tensions sociales, instabilité politique, conflits armés, mouvements indépendantistes, piraterie maritime… : toutes ne placent pas le curseur exactement au même endroit. En outre, les sources et les remontées du terrain peuvent différer selon les cabinets. «Nous compilons des informations provenant de rapports officiels, émis par les États, les organisations internationales, les ONG, et nos propres relevés, établis sur la base des informations diffusées dans les médias ou remontées par nos correspondants lors de leurs missions d'évaluation dans les pays», explique Alexis Marez. Or, «chaque expert a son propre réseau», complète une porte-parole de Gallice. Par ailleurs, le public auquel les cartes s'adressent peut également varier. Bon nombre d'entre elles sont moins destinées aux touristes qu'aux entreprises désireuses d'investir. C'est ce qui vaut au Zimbabwe d'avoir vu sa note passer, en deux ans, de risque élevé à risque moyen voire faible chez les agences anglo-saxonnes Control Risks et Risk Advisory ; ces dernières jugeant que le retour à une certaine stabilité sociale, économique et politique après des années de soubresauts était propice aux affaires. Mais pour le Quai d'Orsay, le pays est depuis plusieurs années colorié en jaune, considéré comme peu dangereux. Un avis qui reste la principale référence pour les professionnels du tourisme. Depuis la jurisprudence Jolo, ces derniers ne prennent presque plus jamais le risque d'ignorer les recommandations du ministère.

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