Réservations, recrutement, trésorerie… : les freins à la reprise dans l’hôtellerie
Si le tableau est loin d’être totalement noir, le dernier baromètre publié par In Extenso met bien en exergue les difficultés auxquelles est confronté le secteur de l’hôtellerie.
Après un été qui a permis a beaucoup d’hôteliers « de reprendre leur souffle », la dynamique de reprise semble bien installée. « Pourtant, le retour des performances d’avant-Covid semble encore lointain, observe In Extenso Tourisme Culture et Hôtellerie. En effet, si les investissements se poursuivent bon gré mal gré, le secteur fait encore face à plusieurs obstacles, dont les difficultés de recrutement n’en sont que la partie émergente. »
Ainsi, si 4% des hôtels sont restés fermés pendant la saison estivale 2021 – un chiffre qui bondit à 58% en région Ile-de-France – les hôtels ayant ouvert ont fait face à des problèmes de réservation pour 44% d’entre eux. En cause, le manque de visibilité induit par des réservations généralement faites à la dernière minute, phénomène qui s’est fortement renforcé depuis le début de la crise. Sans surprise, les problèmes de recrutement sont souvent évoqués eux aussi, par 39% des sondés. Pendant le Covid, dans l’hôtellerie-restauration, 237000 employés ont rendu leur tablier, accentuant des difficultés qui existaient déjà avant la crise sanitaire. Dans ce contexte, les employeurs ont été invités par le gouvernement à « mettre des propositions sur la table ». Des négociations sont actuellement en cours.
13% des hôteliers interrogés évoquent aussi des problèmes de trésorerie, en raison notamment du remboursement des PGE, qui pourrait fragiliser certains établissements. D’autres professionnels évoquent enfin des difficultés de cession (2%).
Pour les établissements déclarés fermés cet été, 13% ne prévoient pas de réouverture avant la fin de l’année 2021, 33% en 2022, et 47% n’ont pas encore de perspectives de réouverture.
51% des hôteliers optimistes pour l’avenir
Malgré les incertitudes qui persistent, les hôteliers sont 54% à penser que la saison hivernale sera meilleure voire nettement meilleure que celle de 2020, rapporte In Extenso. La tendance s’inverse lorsqu’il s’agit de comparer avec 2019, puisque les hôteliers sont alors 65% à penser que la fin d’année 2021 sera moins bonne, voire nettement moins bonne, indique l’étude.
17% envisagent tout de même une fin d’année meilleure, voire nettement meilleure qu’en 2019. Interrogés sur le retour à un niveau de performances comparable à celui d’avant la crise, seulement 10% des exploitants estiment qu’il se fera d’ici la fin d’année. En effet, la majorité (66%) estime que le retour se fera sur un plus long terme : entre 7 mois, à plus d’un an. 51% des répondants sont toutefois positifs quant à l’avenir et l’année 2022.
Sondage réalisé en septembre 2021 auprès de plus d’un tiers du parc hôtelier français que le cabinet accompagne. Les repères de comparaison étant les performances de 2019 et de 2020. Plus de 1000 contributions ont été analysées, reçues d’établissements hôteliers de toutes les régions. Une majorité de ces établissements est exploitée par des indépendants (51%), tandis que 27% sont sous enseigne et 22% en réseau volontaire (indépendants en réseau).