Rentabilité : Les résultats se sont contractés

L’année 2007 avait permis à beaucoup d’opérateurs de se refaire, après un exercice 2006 en berne. Sans être catastrophique, 2008 a commencé à montrer de nouveau des signes de faiblesse côté résultats, avec les prémisses de la crise, qui ont ralenti l’activité dès l’été. Seules 24 entreprises de notre palmarès, parmi celles qui ont communiqué leurs chiffres, ont terminé l’exercice en négatif. Mais la rentabilité du secteur en général en a pris un coup, avec un résultat net cumulé de 76,1 ME, en retrait de plus de 10 ME par rapport à 2007, et un ratio à tout juste 0,7 %, quand il avait accroché les 1 % l’année dernière. Pourtant, au sommet du tableau, quelques performances méritent d’être signalées. Le Club Med a ainsi renoué, certes de justesse, avec la profitabilité. Fram a confirmé son redressement. D’après Jean-Marc Siano, président du directoire, le groupe Nouvelles Frontières est lui aussi sorti du rouge, après trois exercices déficitaires. Il aurait enregistré, au 30 septembre 2008, un bénéfice opérationnel de 11,2 ME, après une perte de 36,1 ME en 2006-2007. La filiale de TUI Travel Plc n’a toutefois pas communiqué son résultat net, et au greffe du tribunal de Bobigny, Touraventure SA, une des raisons sociales du TO, affiche toujours une perte nette. Déficitaire aussi, en toute discrétion, Jet tours, qui accuse un trou de 10 ME sur lequel Thomas Cook, contacté par L’Écho touristique, n’a pas souhaité s’exprimer.

VALEUR AJOUTÉE ET GESTION RIGOUREUSE

La palme de la réussite revient comme chaque année dans le Top 10 à Marmara, qui a engrangé l’an passé 17,2 ME de bénéfice net, soit presqu’autant que les sept autres bénéficiaires du début de notre classement réunis ! Avec un ratio de rentabilité de 3,22 %, le TO réalise aussi la meilleure performance des 30 premières entreprises du secteur. Bref, le modèle tant décrié à l’origine est aujourd’hui, a fortiori en temps de crise, devenu une référence. Sans doute une belle satisfaction pour Hervé Vighier, qui préside Marmara. 75 sociétés de notre palmarès dépassent tout de même les 1 % de rentabilité, 38 les 2 % et 15 passent la barre des 4 %. Parmi celles-ci, des habituées des lauriers, de Capitales Tours à Amplitude Internationale (racheté avec clairvoyance par Look et rebaptisé Amplitravel), de Voyamar à Hurtigruten France, décidément une belle réussite pour François Weill, son PDG, qui en six ans a mené de front croissance et profitabilité. À distinguer aussi, Terre Entière. Sur le créneau exigeant des voyages spirituels et culturels, le spécialiste a imposé sa gestion rigoureuse, sans s’interdire des engagements à saluer. Ainsi, l’implantation d’un réceptif en Irak où le TO est l’un des rares à organiser des voyages. Les Ateliers du Voyages (petit Voyageurs du Monde, que Kuoni a acquis en 2007) restent aussi une valeur sûre, spécialiste du sur-mesure, un positionnement porteur, même si le haut de gamme a été plus pénalisé par la crise que prévu. Au total, toutes les entreprises qui se sont distinguées en 2008 sont pour la plupart des spécialistes cultivant de pair valeur ajoutée et gestion rigoureuse. Quelques exceptions cependant, comme Donatello, qui affiche un résultat déficitaire, une première pour le voyagiste, qui cumule sans doute les handicaps d’un positionnement trop court séjour et haut de gamme avec la difficulté de promouvoir l’Italie, sa première destination. Pour n’avoir pas souhaité élargir sa gamme ou infléchir son modèle, le TO s’est indiscutablement fait tailler des croupières par Italowcost, qui lance une offre Venise Premium, en concurrence frontale. En pleine réflexion sur son avenir, Royal Tours a aussi pris cet hiver le taureau par les cornes avec une offre vers le Maroc totalement repensée et dépackagée.