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Québec : les voyageurs boycottent les États-Unis

Près de la moitié des Québécois changent leurs projets de voyage, selon un sondage réalisé pour l’Alliance de l’industrie touristique du Québec.

Annonce de tarifs douaniers, sous-entendus d’annexion, hausse du taux de change… Les évènements récents ont relativement tendu la relation entre les États-Unis et le Canada. A tel point que près de la moitié des québécois qui comptaient visiter les États-Unis changent ou prévoient de changer leurs projets de voyage, selon un sondage de la société Léger, réalisé pour l’Alliance de l’industrie touristique du Québec.

D’après les professionnels québécois du tourisme, cette situation relève du jamais-vu : « Les gens sont déterminés à boycotter les États-Unis et disent :  ‘Pendant le mandat de Donald [Trump], on n’y ira pas.’ », relève Éric Boissonneault, vice-président de l’Association des agents de voyage du Québec, cité par Radio Canada.

Au-delà de l’effet de boycott créé par les agissements du nouveau président américain, Radio Canada relève également une crainte de la part des Canadiens. « Il y a  aussi une incertitude face à l’attitude que les Américains peuvent avoir envers nous lorsqu’on arrive là-bas », confie Annie Fillion, conseillère spécialisée en voyages.

« Cessez de voyager aux États-Unis »

Les agences de voyage ressentent en effet une baisse dans les demandes de voyage. Jusqu’à en inquiéter les spécialistes des États-Unis. Ceux-ci indiquent ressentir le même effet qu’avant la pandémie, et craignent une nouvelle vague d’annulations. Pour l’instant, les voyageurs ont plutôt tendance à repousser leurs réservations. Mais les voyagistes ne se sentent pas à l’abri d’annulations si les tensions entre les deux pays demeurent.

Sur l’émission Tout le monde en parle, la ministre des Affaires étrangères canadienne, Mélanie Joly, avait par ailleurs invité les Canadiens à « [cesser] de voyager aux États-Unis ». « Il faut changer nos plans de voyage, et ne pas voyager aux États-Unis », avait-elle déclaré. Justin Trudeau, Premier ministre canadien, avait également exhorté ses concitoyens à privilégier le tourisme national : « Pourquoi ne pas revoir vos plans pour les prochaines vacances d’été et finalement rester ici au Canada ? »

Alors, selon les agences de voyage québécoises, les voyages chutent. Et c’est même le cas des voyages d’affaires : un sondage de Corporate Traveller/YouGov révèle que 40% des PME canadiennes ont réduit leurs déplacements professionnels vers les États-Unis.

Tirer profit

Certaines destinations pourraient profiter de ce boycott. C’est ainsi le cas de la Côte Nord du Canada, qui espère tirer profit des tensions, mais également des pays européens, dont la monnaie se rapprochera plus du dollar canadien.

Les Etats-Unis ont attiré 67 millions de touristes internationaux en 2023. Un chiffre qui devrait avoir augmenté en 2024, mais pourrait se tasser en 2025.

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