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Provence Tourisme lance son plan post-Covid

Après deux ans de crise sanitaire, le département des Bouches du Rhône a présenté son plan de développement touristique, très orienté sur la préservation des sites.

Il aura fallu un an de consultation avec 300 professionnels, institutionnels, élus et habitants, pour que Provence Tourisme (ex-CDT des Bouches-du-Rhône) élabore son 6e schéma de développement du tourisme et des loisirs, sur la période 2022-2025. Hier à Marseille, en préambule de la conférence de presse, Danielle Milon, présidente de Provence Tourisme, a évoqué le conflit en Ukraine, aux portes de l’Europe :  « Présenter un schéma sur trois ans est antinomique dans cette période incertaine, mais il faut aller de l’avant », a-t-elle précisé.

Pour résumer les orientations de ce schéma post-Covid, Isabelle Bremond, directrice générale, a reconnu que « la crise sanitaire a aidé à voir le tourisme autrement, et a accéléré les tendances ». Trois grands objectifs ont été (re)définis : la gestion des flux pour étaler la fréquentation sur quatre saisons, la proposition d’expériences à base de rencontres avec des locaux, et l’attractivité à « haute valeur responsable » pour protéger les sites emblématiques et mieux contribuer au cadre de vie des habitants.

Isabelle Bremond et Danielle Milon, directrice générale et présidente de Provence Tourisme, hier à Marseille. © CC

Délester les « hot spots »

Concrètement, des actions vont être menées sur le terrain. Le partenariat avec l’outil Flux Vision Tourisme est poursuivi, ce qui permet de délester les « hot spots ». Par exemple, la fréquentation des Calanques, entre Marseille et Cassis, va être revue à partir du mois de mai. « Un seuil d’acceptabilité du massif a été défini, analyse Danielle Milon. Ailleurs dans le monde, les parcs nationaux sont soumis soit à des entrées payantes, soit à des entrées avec des réservations. C’est cette solution qui a été retenue. Ca marchera si le contrôle sur place n’est pas trop psychorigide. Comme alternative, nous indiquons trois autres parcs naturels régionaux, la Camargue, les Alpilles et la Sainte-Baume ».

Pour sensibiliser les pros à la conception d’offres responsables et expérientielles, Provence Tourisme lance un programme de formations, sous forme de campus, avec des ateliers participatifs et conférences thématiques. « Cela passe par la création de produits autour de la gastronomie, de la culture et des loisirs en pleine nature », détaille Isabelle Bremond. L’événement MPG (Marseille Provence Gastronomie) lancé en 2019, grâce à des chefs engagés dans une cuisine durable, sera reconduit en 2022. Enfin, les grands événements sportifs à venir -Coupe du monde de rugby en septembre 2023, Jeux Olympiques en 2024- seront aussi l’occasion d’inclure la population locale dans l’accueil.

Pour appuyer cette stratégie, le site de MyProvence a été revu, et s’adresse aussi bien aux visiteurs qu’aux résidents locaux. Il présente aussi un nouvel angle pour les pros. « C’est un lieu de partage d’informations, de data et de projets pour construire le tourisme de demain », selon Isabelle Bremond. Dans les mois à venir, au vu de la situation politique à l’Est de l’Europe, elle s’attend à une fréquentation franco-française, un peu européenne, sans trop compter sur la clientèle long-courrier.

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