Oman clame haut et fort sa différence
Le sultanat d’Oman veut tripler le nombre de ses touristes d’ici à 2010, en capitalisant sur son patrimoine, naturel et culturel et en développant des complexes balnéaires haut de gamme.
Le sultanat d’Oman sort de la confidentialité. L’an dernier, il a accueilli 1,2 million de visiteurs, dont la moitié en provenance des pays limitrophes. L’ambition est de tripler ce chiffre d’ici à 2010, et le sultan Qaboos bin Said a réaffirmé en 2004 la nécessité de donner une priorité au tourisme.
Cette déclaration s’est traduite par une série de mesures, par exemple l’amélioration des infrastructures routières, la rénovation du centre historique de la capitale Mascate, mais aussi par l’adoption d’un décret autorisant les étrangers à être propriétaires au sein d’espaces touristiques désignés. L’initiative (calquée sur Dubaï) a attiré les investisseurs : un complexe hôtelier de luxe géré par Shangri-La ouvrira à l’automne, avec trois hôtels (680 chambres), dix-neuf restaurants et bars, un spa… D’autres projets, plus colossaux encore, sont en cours, comme The Wave, qui regroupera plusieurs hôtels, des villas, une marina, un golf ou le Muscat Golf and Country Club (ouvertures en 2006).
Parallèlement, le sultanat a créé un ministère du Tourisme, dirigé par une femme (un symbole dans cette région), pour faire connaître ce petit pays méconnu du Golfe.
Une communication impertinente en France
Oman capitalise sur un patrimoine très différent de Dubaï. Côté nature, ce petit pays montagneux permet de conjuguer la découverte du désert des déserts, des randonnées et des séjours balnéaires. Côté culture, on compte plusieurs sites classés à l’Unesco – notamment des forts -, mais aussi et surtout toutes les traditions de cette Arabie heureuse, qui fut autrefois un carrefour sur les routes de la soie et de l’encens…
A peine créé, le ministère omanais a orchestré une campagne de promotion sur ses principaux marchés émetteurs. En France, le pays de Sinbad le marin a opté pour une communication impertinente : Pourquoi faire comme tout le monde ? Le message a fait mouche : Le nombre de visiteurs a progressé de 38 % entre 2003 et 2004, se réjouit Rania Khodr, directrice de l’office de tourisme à Paris. Nous avons aussi constaté que notre campagne de marketing direct a déclenché des demandes précises de voyageurs motivés.
Le marché reste pourtant modeste : 3 800 visiteurs français en 2004. Mais Oman commence à décoller réellement, assurent les voyagistes, de plus en plus nombreux à programmer la destination. Les ventes des TO ont ainsi progressé de 98 % depuis l’ouverture de l’office à Paris, en juin 2002, et les derniers chiffres obtenus auprès du TO en ligne Directours, leader sur le marché, laissent présager d’un avenir radieux : 61 clients en 2003, 166 en 2004 et 169 (partis ou engagés) depuis le début de l’année ! Sans compter les clients qui optent pour un combiné Oman-Dubaï, idéal car il mêle culture et shopping, explique Michel Yves Labbé, directeur de Directours. La destination est en plein essor, confirment de même Djos’air, STI Voyages ou Mille et un Soleils.
Un panier moyen relativement élevé
Attention toutefois aux hausses de prix en été, car pour attirer les clients quand il fait très chaud, les prix doivent rester raisonnables, avertit Michel Yves Labbé. Le panier moyen pour un voyage d’une semaine est relativement élevé (1 500 E), mais tous les tour-opérateurs estiment le rapport qualité-prix excellent, avec une hôtellerie de très bon niveau, un accueil remarquable et une desserte en constant progrès, les quatre compagnies (Gulf Air, Emirates, Qatar Airways et Swiss) qui se partagent le trafic vers Mascate via leurs hubs ayant augmenté leurs fréquences.
