Nicolas Boutaud, la jeunesse à la barre

Engager chez Maison de la France quelqu’un dont le métier est de promouvoir les destinations anglo-saxonnes pourrait relever de la trahison. C’est oublier que Nicolas Boutaud, jusqu’à la semaine dernière directeur marketing de Brittany Ferries, est passé de Marseille, dont il est natif, à Paris, avant de poser ses valises près de Roscoff, siège de Brittany Ferries. La France, il connaît. « Quand j’ai fini mes études de finances internationales, j’ai vite compris que je voulais me rapprocher du tourisme, tant mon secteur m’a paru triste », lance-t-il. Mais embauché comme chef de produits TO côté anglais chez Brittany, il réalise vite que « pour faire du marketing efficace, il faut mettre les mains dans le cambouis, d’abord vendre le produit et être en contact avec les acheteurs, se confronter au terrain pour savoir de quoi on parle ». Aussitôt, l’habitué du Vieux Port, s’embarque avec un grade d’officier à bord du Val de Loire et devient responsable de toutes les activités hôtelières et commerciales sur le bateau, d’une capacité de 2 000 passagers. Il a 27 ans ! Cet amateur de grands espaces, de bricolage et de ski, devient un authentique marin. « Je m’amusais à régater tous les week-ends d’été avec des amis, et finalement j’ai retapé mon propre bateau, une caravelle, avec Bruno Jourdrain, un ancien vainqueur de la Transat du Figaro. » Désormais à Paris, « pour des raisons personnelles », il s’est embarqué dans une autre galère : vendre la France. Pas facile. « On ne peut pas la vendre comme un produit unique. » Il doit ainsi élaborer des stratégies différenciées selon certaines cibles établies par des clubs, regroupés dans des départements, et dont il a la responsabilité. De plus, il a sous son périmètre les 35 responsables de marché répartis dans le monde entier. Un vrai challenge pour ce jeune capitaine romantique à la Corto Maltese, l’ironie et la noirceur en moins.