Madère, la vraie nature de l’Atlantique

On va à Madère comme on va à la Réunion. Pour se noyer dans des paysages grandioses, frôler des falaises à pic et fixer l’horizon d’une mer sauvage. Pas de plages à la crème solaire et encore moins d’hôtels-clubs, mais des randonnées dans une nature intense et des escales dans des villages de bout du monde.

Madère est une île de décors somptueux, largement mé-connus. Mais elle a d’abord l’image d’une destination un peu vieillotte, accaparée par les seniors. Il aura fallu l’engouement pour l’écologie et l’environnement pour qu’une nouvelle clientèle s’intéresse à elle. Du coup, depuis cinq ans, la belle portugaise a pris des couleurs. Au grand bonheur des TO qui voient arriver de nouveaux clients, jeunes et dépensant plus, privilégiant le mois d’août – basse saison sur place -, et préférant les pro- grammes à la carte. Du coup, les brochures s’enrichissent de nouveaux produits taillés sur mesure, avec des randonnées en liberté.

Mais cette évolution se fait lentement. Toujours majoritaires, les seniors trouvent à Madère calme, confort hôtelier, gentillesse et splendeurs naturelles. La plupart réservent une semaine en hôtel puis, sur place, partent pour deux ou trois excursions. Cette clientèle est stable mais exigeante et les TO ont à coeur de soigner la qualité du service. Il est vrai que l’île n’est pas grande et aurait atteint, selon un spécialiste, sa maturité en France. Une croissance soudaine se heurterait à des problèmes d’accès aérien. Dans ce contexte, les parts de ce marché, largement contrôlé par Euro Pauli, valent de l’or. Après septembre 2001, la fréquentation avait légèrement augmenté, profitant de l’effet sécuritaire. Cette année, on s’attend à un rééquilibrage. Mais rien de très déstabilisant car, sur place, les professionnels ont fait une croix sur le tourisme de masse et les promotions répétées.

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