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Madagascar : les TO dans le doute

L’aggravation des événements le week-end dernier a conduit le Ceto à recommander la suspension des départs vers l’île. À quelques semaines du début de la haute saison, les voyagistes espèrent que la crise ne durera pas.

Prudence et attentisme. Les tour-opérateurs n’ont désormais plus d’autre choix que de croiser les doigts, en espérant un retour au calme à Madagascar. Conformément à l’avis émis par le Ceto le 7 février, qui recommande « la suspension des départs » jusqu’au 15 février au moins, les voyagistes n’envoient plus de clients sur l’île. « La situation s’est renversée en quelques heures, explique Jacky Pilo, président de Voyageurs Associés. Vendredi dernier, on a confirmé des départs pour les jours suivants en s’attendant, le lendemain, à une manifestation classique. Et on s’est réveillé le samedi avec de violents incidents. » Bilan de la journée : au moins 28 morts à Antananarivo, la capitale, venus s’ajouter à la centaine déjà comptabilisée depuis le début des troubles, fin janvier. Même si la fréquentation sur l’île est traditionnellement au plus bas en janvier et février, saison des cyclones, la décision du Ceto n’est pas une bonne nouvelle pour le secteur touristique malgache. Car les Français représentent plus des deux tiers des visiteurs étrangers. Certes, le trafic ethnique ou affinitaire (notamment des familles mixtes), qui représente une part importante des volumes, est généralement peu sensible aux événements. Mais le tourisme de loisirs, lui, se trouve directement impacté, alors qu’il connaissait ces derniers mois un certain essor. Chez STI, par exemple, le pays était décrit comme l’une des destinations africaines moteurs du moment, avec la Namibie et l’Afrique du Sud.

TIRER UN TRAIT SUR L’ÉTÉ ?

Du côté des compagnies aériennes, on s’interroge. Air Madagascar a décidé de réduire la voilure, passant de quatre à deux vols hebdomadaires entre Paris et Antananarivo jusqu’au 22 février. Des rotations dont les horaires ont été sensiblement modifiés en raison du couvre-feu. Mesure exceptionnelle, la compagnie recommande à ses clients la reconfirmation des billets. Corsairfly a maintenu son vol du mercredi 11 février vers Nosy Be, la principale destination balnéaire du pays, mais n’avait pas encore statué, mardi soir dernier, sur une éventuelle déprogrammation des vols suivants. « On annule déjà des départs au-delà du 15 février, annonce de son côté Christophe Sentuc, directeur de Terres Voyages, car on ne s’imagine pas que la situation va se calmer d’ici là. La sécurité des touristes étrangers n’est pas menacée, mais le risque existe de voir le pays retomber dans la paralysie, comme en 2002. » À l’époque, grèves générales et manifestations avaient contraint à l’arrêt des activités durant plus de six mois, en pleine haute saison. Le TO n’avait alors envoyé quasiment aucun client durant l’année. Les événements d’Antananarivo sont d’autant plus pénalisants que la ville est un terminus aérien quasi obligatoire pour tous les touristes venant de France. « Et les circuits impliquent aussi des vols intérieurs, qui passent tous par Tana, où les clients dorment souvent une nuit », complète Christophe Sentuc. Les TO doivent-ils donc faire un trait sur leur saison estivale ? Si les choses se normalisent, peut-être pas. Le Cediv a décidé de maintenir sa convention prévue à Madagascar en mai, qu’il confirmera début mars. Et quelques irréductibles continuent de réserver. Ce mardi, Voyageurs Associés a ainsi reçu le paiement d’un dossier pour avril. Inédit, paraît-il, en pareille situation.

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