Les voyagistes ont accusé le coup

Alors que la plupart des entreprises de tourisme bouclent ce 31 octobre leur exercice 2008-2009, l’Écho Touristique publie, comme chaque année en exclusivité, avec un an de décalage nécessaire pour une collecte significative, les résultats de l’exercice précédent. Ce palmarès financier, qui présente les performances de 215 voyagistes, est le fruit d’un partenariat avec l’Observatoire des entreprises/Coface Services. Grâce à la base de données fournie par cet organisme, à partir d’une extraction des informations déclarées par les entreprises auprès des greffes des tribunaux de commerce, l’Écho a pu rassembler et valider les résultats financiers de la plupart des TO français. Les chiffres concernent l’exercice 2007-2008 clos, généralement, le 31 octobre ou le 31 décembre. Ce différentiel de date, qui d’habitude, porte peu à conséquence, doit être ici pris en compte. Il a eu en effet l’an dernier un impact non négligeable, puisque les entreprises en exercice calendaire (1er janvier-31 décembre) ont subi presque un trimestre de conjoncture défavorable, avec un ralentissement de l’activité dès septembre qui a pesé sur leurs comptes. Reste que les temps ont été difficiles pour tous. Le bilan annuel de l’Association de tour-opérateurs/Ceto, qui pointe pour la troisième année consécutive une stagnation des ventes de forfaits à 5 057 013 clients (+1 %), le confirme. L’exercice commercial 31 octobre 2007-1er novembre 2008 est resté sur le fil, même si le volume d’affaires (vols secs + forfaits) s’est affiché largement en croissance (+8,2 % par rapport à 2007), à 5,773MdsE. La recette unitaire moyenne des voyages à forfait s’est ainsi établie à 966E (+6,2 %), avec une recette globale de 4,884MdsE (+7,3 %).

QUELQUES GRANDES MANOEUVRES

« Les taxes et surcharges ne sont pas les seules responsables de cette augmentation », remarque René-Marc Chikli, président du Ceto. « Le renchérissement des prix, tiré par le haut de gamme, est la principale composante de cette croissance. » On retrouve cette croissance dans les comptes des entreprises de notre palmarès (+7,4 %), mais la rentabilité générale du secteur s’est dégradée, fragilisant de nombreux voyagistes à l’orée d’une année 2009 qui s’est révélée éprouvante. L’année dernière a donné lieu à quelques grandes manoeuvres, dont les conséquences se répercutent encore sur le secteur. Ainsi le rachat de Jet tours au Club Med par Thomas Cook, qui été officialisé au début de l’été 2008 et ne cesse, depuis, d’alimenter la chronique. Effet induit de cette fusion-absorption, Thomas Cook France, qui ne communiquait déjà plus aucun chiffre, n’a pas souhaité le faire non plus pour sa nouvelle filiale. Les comptes de Jet tours sont néanmoins consultables au greffe du tribunal de Nanterre où l’on apprend que le TO a terminé l’exercice 2008 clos au 30 septembre avec une perte nette de 10ME pour 256,7ME de chiffre d’affaires (-11,2 %). Autre groupe, autres pratiques, Plein Vent, racheté par Fram en novembre 2008, continue de déclarer ses résultats avec transparence. Une certaine opacité est en revanche toujours de mise pour le groupe Nouvelles Frontières. Les données saisies au greffe du tribunal de Bobigny pour Touraventure SA, raison sociale du TO, font état d’un chiffre d’affaires au 30 septembre 2008 de 544, 3ME et d’une perte nette de 26,3ME (après les 65,8ME de 2007). Quand on sait que la compagnie aérienne Corsairfly a été fragilisée par les crises antillaises et malgaches, on comprend mieux que TUI Travel soit de nouveau dans l’obligation de renflouer sa filiale française.