Les ventes des agences Iata seront plafonnées
Les agences ont tout intérêt à l’anticiper. Iata complique encore un peu plus ses conditions d’accréditation.
C’est l’une des décisions entérinées lors de la PaConf (Passenger Agency Conference) du 22 novembre 2017. Pour une accréditation Iata standard, les agences auront un plafond d'émissions correspondant à un calcul bien précis : le montant moyen des trois meilleures quinzaines de ventes, sur les douze derniers mois, multiplié par deux. Une limite qui sera active pour toutes les agences, sans exception, avec une échéance fixée au deuxième semestre 2019 pour les professionnels français. C’est ce qui a été expliqué jeudi, à l’occasion d’un atelier organisé lors des Journées des Entrepreneurs du Voyage à Lille.
Un sujet aussi important que les frais GDS
"Ce sujet est aussi sensible voire davantage que d’autres thèmes de cette convention, et risque de surprendre les agences", a souligné Christine Baal, présidente du Comité aérien de l’Association des agents de voyages et tour-opérateurs européens (Ectaa). Et pour cause, dans un tel schéma, un distributeur ne pourra pas, en théorie, gérer l’ajout d’un nouveau grand compte ou un beau dossier de groupe provoquant un bond d’activité. Le montant des émissions sera alors purement et simplement bloqué.
"C’est devenu trop compliqué. Je vais quitter Iata pour Resaneo", a assuré une agence au sortir de l’atelier.
EasyPay comme porte de sortie
Avec le plafonnement, Iata veut se protéger contre les fraudeurs. Mais l’organisme crée dans le même temps une accréditation light (cette fois exempte de la présentation du bilan de l’entreprise) sans plafond, mais sans crédit, soit avec un paiement "au cul du camion". Avec le mode de paiement EasyPay de Iata créé à dessein, l’agence ouvrira un compte de dépôt sur lequel elle déposera de l’argent (au nom de Iata) qui sera exclusivement utilisé pour des remboursements de billets d’avion. Une option que choisiront sans doute des agences émettrices n’ayant pas obtenu ou voulu prendre une garantie financière, après avoir bien réfléchi. "L’agence doit devenir son propre analyste financier", a commenté Emmanuelle Llop, avocate au sein du cabinet Equinoxe Avocats.
Cette réforme s’inscrit dans le cadre du projet mondial Newgen ISS lancé par IATA, et du passage d’une seule accréditation à trois niveaux d’accréditation (standard, no cash facility/sans crédit, multi-pays).