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Les touristes boudent la Corse

L’absence de campagnes de promotions, les prix élevés et la concurrence de nouvelles destinations expliqueraient la baisse de fréquentation, selon les professionnels du tourisme.

Les professionnels du tourisme se seraient bien passés de la grève de la SNCM qui, au-delà de ternir encore une fois l’image de la destination, a largement perturbé ces 15 derniers jours le trafic entre la Corse et le continent. A commencer par la compagnie maritime qui, non contente d’accuser une baisse de trafic de 20 % depuis le début de l’année, a encore perdu plus de 30 000 passagers entre le 4 et 19 septembre. Mais pour les TO et les hôteliers corses aussi, confrontés depuis le début de l’année à une importante baisse de fréquentation, le bilan est mauvais. Les premiers mois de l’année ont été catastrophiques, déplore Jean-Marc Ettori, directeur général de Corsicatours. Au moment du lancement de notre brochure d’été, début janvier, nos réservations ont chuté de 50 % par rapport à la même période précédente.

Cette baisse a tout particulièrement touché les groupes, dont les réservations sont en recul de 20 % sur l’ensemble de l’année. Même son de cloche du côté d’Ollandini, qui devrait essuyer cette année un recul de 30 % de ses ventes groupes. La situation était particulièrement alarmante avant la saison estivale, mais l’été a été moins catastrophique et l’arrière-saison s’annonce meilleure, tempère Jean-Marc Ollandini, gérant du TO. Il reconnaît tout de même un recul de fréquentation de 8 % en juillet et août par rapport à 2003.

Pas de politique concertée de communication

Ce dernier refuse pourtant de s’alarmer, rappelant que ces contre-performances interviennent après huit années de croissance continue, et préfère parler d’une régularisation du marché. Une explication rassurante mais peut-être insuffisante. Car elle ne prend en compte ni le contexte économique morose partout en Europe, ni le manque de réactivité des professionnels du tourisme, peu enclins en général à se remettre en cause.

Et pourtant, les chiffres de l’Observatoire de l’Agence du tourisme de la Corse sont parlants, avec un déficit de plus de 150 000 visi- teurs pour la saison touristique. Le taux de remplissage des résidences de tourisme et des villages de vacances est en chute de 22 points d’avril à juin, et de 18 % en juillet et août par rapport à 2004. Les hôteliers ne sont pas plus à la fête, avec des taux d’occupation en baisse de 12 points en avril et mai, de 17 en juin, de 11 en juillet et de 14 en août. Tout comme les compagnies maritimes qui, de mai à juin, ont enregistré un trafic passagers en recul de 6 %.

Pour expliquer ces chiffres, Jean-Marc Ettori n’hésite pas à dénoncer des prix trop élevés, en particulier pour le transport (ferry comme avion), et l’absence d’une politique concertée de communication, alors que la concurrence des nouvelles destinations se fait de plus en plus forte. La Croatie bénéficie d’un budget communication de 25 ME par an contre seulement 3 ME pour la Corse, alors que le tourisme représente 65 % du PIB insulaire !, dénonce ce dernier.

Vers des produits authentiques

Confrontés à une clientèle moins fidèle, plus regardante sur les prix et n’hésitant à pas choisir ses vacances au dernier moment, les TO ont décidé de renégocier leurs accords avec les hôteliers afin de réduire les délais de rétrocession, mais aussi de revoir leur offre en mettant en particulier l’accent sur les activités, comme la voile ou la randonnée. Le TO de la compagnie CCM Airlines, par exemple, propose des forfaits avion + voiture, à partir de 29 E le vol. Et Corsicatours sort cet hiver une brochure Courts séjours à Ajaccio, Bastia et Calvi. Elle proposera des produits plus authentiques, comme La route des saveurs, avec l’ambition d’allonger la saison.

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