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Les tour-opérateurs ont subi la crise de plein fouet

L’exercice 2008-2009 s’est soldé par un recul de 7 % du volume d’affaires des membres de l’Association de tour-opérateurs – Ceto. Pour la première fois depuis une décennie, les ventes de forfaits ont dévissé de 7,2 %, à 4 644 721 clients. Seule consolation : ça aurait pu être pire…

Les voyagistes ont tourné sans regret la page 2009, annus horribilis. Rarement, bilan annuel aura été aussi mauvais. L’exercice commercial 2008-2009 (31 octobre – 1er novembre) est même le pire de la décennie. Comme pressenti, après un hiver médiocre, l’été n’a pas permis de renverser la tendance. Et à son issue, les finances étaient même dégradées, puisque les prises de commandes n’ont été encouragées que par des prix revus à la baisse. Une satisfaction cependant: « Ça aurait pu être encore pire », selon René-Marc Chikli, président de l’Association de tour-opérateurs – Ceto. Au cours de la période, les voyagistes ont fait partir 7 135 905 clients en forfaits et vols secs (- 2,8 %), générant un volume d’affaires de 5,249 MdsE, en baisse de 7 %. « Au début de l’exercice, et vu l’état des réservations, on tablait plutôt sur une baisse de 20 %. Nous avons limité les dégâts », tempère le président du Ceto. Si les ventes de vols secs ont continué leur progression (2 491 184 passagers, soit + 6,6 %), représentant dorénavant plus du tiers de l’activité (contre 25 % en 2003-2004), le trafic des voyages à forfait a été, en revanche, très fortement touché par la crise, avec 4 644 721 clients, soit un recul de 7,2 %). La recette unitaire moyenne s’est établie à 924 E (- 2,5 %), pour un volume d’affaires de 4,292 MdsE, en baisse de 9,5 %. La France destination refuge, qui plus est politiquement correcte en temps de crise, s’est bien maintenue avec 860 024 clients à forfait (- 1 %) et un volume d’affaires de 397 ME (- 1,7 %). Pas de miracle en revanche pour les voyages vers l’étranger. Le trafic moyen-courrier a fléchi de 8 % (2 847 037 forfaits vendus), avec un net recul des recettes (- 9,2 %). Aucune destination n’a été épargnée. Sur la première marche du podium en nombre de voyageurs, la Tunisie a aussi enregistré un recul (597 615 forfaits, – 3,6 %). Le Maroc (- 9 %), l’Égypte (- 7,6 %) qui s’est cependant bien reprise en 2010, l’Espagne continentale (- 13,4 %), l’Italie continentale (- 20,4 %) ou la Croatie (- 13,1 %) ont aussi enregistré de fortes baisses. Seule la Turquie (218 248 clients, – 1,8 %) est parvenue à contenir la désaffection, une reprise confirmée au cours du premier semestre 2010. Exception notable dans un Top 10 déprimé, les îles grecques, tirées par l’engouement pour Rhodes, réalisent un résultat positif (+ 7,7 %). Le bilan est encore plus lourd en long-courrier. Les destinations lointaines, durement touchées par la crise, n’ont séduit que 937 660 clients (soit – 10 % par rapport à l’exercice précédent) et généré un volume d’affaires en net retrait, à 1,603 MdE (- 11,6 %). L’été a été encore plus pénalisé que l’hiver. « Une catastrophe totale en termes de recettes, confirme René-Marc Chikli, avec une baisse du chiffre d’affaires estival de 19,1 % quand les voyagistes avaient réussi à protéger leurs prix sur l’hiver 2008-2009 en limitant la baisse d’activité à 6,3 % .» En bon poids lourd et grâce à une politique tarifaire agressive, la République dominicaine a limité la casse (- 1,8 %). Pas les États-Unis (- 10,2 %) ni le Canada (- 5,5 %), encore moins le Mexique (- 17,6 %), toujours en convalescence en 2010, plus d’un an après le début de l’épidémie de grippe A/H1N1. Les Antilles françaises, crises économique et sociale obligent, ont plongé en 2009 (- 20,1 %) mais se sont plutôt bien reprises depuis. En Asie, la Thaïlande et le Vietnam, locomotives habituelles, sont restées au ralenti (- 19,6 % et – 18,3 %), alors que l’Indonésie (+ 48 %) a de son côté confirmé l’ascension débutée depuis trois ans. Une fois de plus, c’est l’océan Indien qui a le mieux tiré son épingle du jeu en 2009. Les Maldives (+ 4,2 %) mais surtout Maurice (+ 6,9 %), à l’insolente bonne santé malgré son changement de modèle touristique, ont plus que bien résisté, même s’il y a eu des prix voire des promotions très agressives, y compris dans l’hôtellerie 5*. « Le Yo-Yo des réservations risque de se poursuivre », pronostiquait René-Marc Chikli en décembre 2009 en commentant ce bilan annuel. On a pu le constater en 2010, qui n’a pas été marqué par la reprise espérée, d’autant que des événements extérieurs à la crise économique, tel le blocage aérien d’avril dernier à la suite de l’éruption de l’Eyjafjöll, ont ajouté à la confusion des voyageurs. « Rien ne redeviendra comme avant, disait le président du Ceto. La flexibilité tarifaire est plus que jamais de mise, sinon le client va nous échapper. Et la recherche du meilleur rapport qualité/prix, quelle que soit la gamme, est désormais ancrée dans les habitudes, tout comme les réservations tardives. Il va falloir être encore plus réactif. » C’est toujours vrai à l’automne 2010.

Les voyagistes ont fait partir 7 135 905 clients, générant un volume d’affaires de 5,249 milliards d’euros

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