Les TO peuvent-ils encore intéresser des investisseurs ?
Serge Mesguich, directeur à la BPI France, a donné des clés aux participants au forum du Seto, pour convaincre un investisseur de financer un projet de développement.
Serge Mesguich, directeur à la BPI France (qui réunit la Caisse des Dépôts Entreprises, la FSI Région et Oséo), a clôturé hier soir la première journée du forum du Seto, qui se déroule jusqu’à cet après-midi à Deauville. Son objectif : faire comprendre aux TO présents dans la salle comment ils peuvent se rendre plus attractifs auprès des financiers. Un message qui a une résonnance particulière, à l'heure où Fram cherche des investisseurs.
"Le secteur du tour-operating est peu connu des investisseurs, et il y a peu de maîtrise de ses spécificités", a indiqué en préambule Serge Mesguich, énumérant ensuite les atouts du secteur qui peuvent le rendre intéressant aux yeux des financiers : avoir un BFR (besoin en fonds de roulement) proche de zéro, un retour rapide sur investissement, des perspectives favorables à l’horizon d’une dizaine d’années.
Un modèle peu compris
Il n’a pas manqué non plus de pointer les points faibles des TO parmi lesquels une mauvaise compréhension des modèles, un émiettement trop fort du secteur et un manque d'adaptation aux difficultés économiques : "Aucun modèle n’a franchi le cap de la crise contrairement aux low cost dans l’aérien", a noté Serge Mesguich. "Les financiers ont peur de l’incertain et ne prendront pas de risque si les perspectives de plus-value sont inférieurs à 15%".
Une précision qui n’a pas manqué de faire réagir les TO dans la salle : "Le monde des investisseurs est totalement décalé des préoccupations quotidiennes de beaucoup de PME qui se demandent comment elles vont finir le mois", a relevé Alain Capestan, directeur général de Voyageurs du Monde.
Une quinzaine d'entreprises accompagnées
Comment, en effet, faire une levée de fonds actuellement ? Certains réussissent pourtant comme le TO en ligne PlanetVeo (15M€) ou Marietton (12M€ d’augmentation de capital). "La BPI est peut-être la seule à prendre des risques dans ce secteur". Environ 15 entreprises du tourisme ont été accompagnées récemment, a ajouté son directeur, citant Homair, Terres de Charme, Cityrama, Tourism Invest ou encore Teldar Travel.
