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Les TO français ont fait le dos rond

Les voyagistes ont plutôt mieux résisté que prévu à la crise l’an dernier. Mais les marges ont continué de fondre et la reprise espérée n’est pas venue. Plus que jamais, l’heure est à une gestion serrée des budgets.

Pour la septième année, l’Echo touristique s’est penché sur le bilan des tour-opérateurs français. Les chiffres publiés, que nous avons obtenus auprès des intéressés et validés chaque fois que possible auprès des greffes des tribunaux de commerce (grâce à la base de données d’ORT), concernent l’exercice 2002, clos pour la plupart des opérateurs au 31 octobre 2002, voire au 31 décembre 2002.

Certains voyagistes ont très bien tiré leur épingle du jeu

Après une fin 2001 endeuillée par les attentats du 11 septembre, 2002 était attendue avec beaucoup d’appréhension. Le cru n’a finalement pas été aussi désastreux. Néanmoins, les performances sont loin d’être glorieuses, avec un chiffre d’affaires cumulé de 195 tour-opérateurs de notre palmarès qui stagne (8,9 milliards d’euros, + 0,3 % par rapport à 2001) et surtout, une rentabi- lité presque NULLe (avec 4 ME de bénéfices cumulés, contre 91 millions en 1999, année record !).

En volume, la baisse des ventes de forfaits a été limitée l’an dernier à 4,6 % quand les plus pessimistes avaient tablé sur un recul à deux chiffres. La hausse des prix a permis de compenser partiellement ce repli.

Aucune faillite retentissante n’est à déplorer et certains voyagistes (comme Marsans ou Donatello) ont même très bien tiré leur épingle du jeu. Cette résistance est certainement à mettre au crédit de chefs d’entreprise avisés qui ont su prendre les mesures qui s’imposaient en serrant leurs budgets au maximum : frais généraux réduits, investissements différés, engagements terrestres et aériens réajustés. De nombreux TO (Club Med, Kuoni…) ont également procédé à des plans sociaux.

Un retour à la rentabilité espéré cette année

Nouvelles Frontières, tablant sur une reprise rapide, s’était singularisé en choisissant de ne pas licencier. Le groupe a dû finalement s’y résoudre à l’été 2002 et a terminé l’exercice avec un recul de son chiffre d’affaires de l’ordre de 9 %, mais des pertes considérablement réduites (7,9 ME contre 109 E en 2001). NF devrait clore l’exercice 2003 avec un résultat (avant impôt et amortissement) de 20 ME selon son président Eric Debry.

Le redressement du Club Méditerranée paraît plus délicat. Ses pertes atteignent encore 62 ME en 2002, après un déficit de 70 ME en 2001. Dans ce contexte, le départ du PDG Philippe Bourguignon a sonné comme une sanction de l’actionnaire italien, la famille Agnelli.

Autre mauvais élève du top dix, Look Voyages, qui, après trois années bénéficiaires, a trébuché en 2002. La situation n’a fait qu’empirer en 2003 puisque le TO annonce pour l’exercice clos le 31 octobre des pertes multipliées par trois, pour un chiffre d’affaires en baisse de 21 %. Look s’est éloigné de son positionnement petits prix qui avait fait son succès et n’a pas su maîtriser ses coûts. Le voyagiste, qui vient de supprimer 84 emplois, a bien l’intention de redevenir le généraliste le moins cher du marché et s’est donné deux ans pour renouer avec les bénéfices.

Jet tours, quant à lui, semble en passe de gagner son pari. Le voyagiste a frôlé l’équilibre en 2002, avec un déficit limité à 0,4 ME. Sans le 11 Septembre, Jet tours aurait été bénéficiaire, assure Laurence Berman Clément, directrice générale. En attendant la rentabilité pour cette année, Jet tours a affiché en 2002 un gain de parts de marché d’environ deux points et a vu son chiffre d’affaires progresser quand ses concurrents directs (Fram, Kuoni) reculaient.

Rétrogradé à la cinquième place par Pierre & Vacances (qui a absorbé Maeva et Center Parcs) et Disneyland Vacances (qui a profité de l’ouverture du deuxième parc de Marne-la-Vallée), Fram a mieux résisté que prévu, avec un chiffre d’affaires en légère baisse. Son résultat net a toutefois été plus que divisé par deux. Les bénéfices ont fondu dans les mêmes proportions chez Marmara/Etapes Nouvelles, mais l’activité est restée soutenue, conséquence d’une stratégie industrielle payante. De son côté, Kuoni a connu une activité en baisse de près de 10 %, mais a retrouvé le vert après une année 2001 déficitaire.

Les TO ont donc su faire le gros dos en 2002, en espérant entrevoir une reprise. Mais l’exercice 2003 qui s’achève s’est finalement révélé encore plus périlleux, avec sa cohorte d’attentats, de guerres, d’épidémies et de grèves. L’heure de vérité pourrait bien sonner pour un secteur affaibli.

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