Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Les robots vont-ils remplacer des professionnels du tourisme ?

Des R2-D2 du XXIe siècle cherchent leur vocation dans le voyage. C'est sur cette technologie "disruptive" du R-tourisme que la chercheure Sophie Lacour a planché lors de Net Managers.

Sophie Lacour est Docteur en sciences de l’information et de la communication, mais aussi coprésidente du think tank Think Robotics. A l’occasion de la conférence Net Managers 2015, cette consultante a abordé le thème de la "lovotique – mon robot et moi". L’occasion de s’interroger sur la relation homme/robot, et les perspectives dans notre secteur.

Quelque 31 millions de robots de service personnel seront vendus entre 2014 et 2017, d’après le syndicat Syrobo. Or l’industrie du voyage devrait hériter de sa quote-part de R2-D2 et autres humanoïdes. "En 1964, (l’écrivain de science-fiction) Isaac Asimov imaginait pour 2014 une femme de ménage robot, a expliqué Sophie Lacour. Nous y sommes presque !". C’est le R-tourisme, soit l'adaptation de la robotique à l'univers des produits et services du tourisme. Nous observons effectivement de premiers exemples de cette technologie disruptive, comme le majordome téléguidé A.L.O. the Botlr.

Des robots d’accueil et médiateurs

Quelles sont les typologies de robots les plus prometteuses ? Dans les services aux voyageurs, assurément, en complément des services opérationnels délivrés par les drones. "Nous aurons tout d’abord des robots d’accueil, en tant qu’artefacts immobiles de renseignements. La mobilité reste un vrai problème pour les roboticiens, qui doivent justement choisir entre développer la motricité ou d’autres fonctionnalités".

"Nous aurons aussi des robots médiateurs, comme dans le château d’Oiron". Dans ce château du XVIe siècle situé dans le département des Deux sèvres, Norio (en photo ci-dessous) se déplace à distance dans les salles du premier étage. Ce robot permet aux personnes en situation de handicap moteur de découvrir des lieux inaccessibles jusqu'alors dans l’édifice classé, où la construction d'un ascenseur s’avère impossible.

"En revanche, je crois peu aux femmes de chambre automates, même s’il existe des tentatives en la matière".

Des maisons closes avec des automates à Amsterdam ?

Nous commençons à voir naître des sentiments hommes/machines, et de l’intelligence artificielle, avec des automates qui peuvent s'enrichir au long cours des échanges avec leurs utilisateurs pour développer des services personnalisés.

Le R-tourisme est un nouveau paradigme, avec un immense champ des possibles, y compris dans le tourisme sexuel… Ainsi un professeur néo-zélandais spécialisé dans le tourisme, Ian Yeoman, a-t-il pronostiqué l’ouverture, dans la ville d’Amsterdam en 2050, d’une maison close où les péripatéticiennes seraient des robots humanoïdes. Sophie Lacour pense pour sa part que ce sera plutôt au Japon, où la relation avec les humanoïdes est déjà très avancée.

Plus que dans le voyage, c’est toutefois dans d’autres secteurs que les robots devraient davantage se multiplier, conclut Sophie Lacour. A commencer par le secteur médical, incluant les services à la personne. Né au Japon voilà quelques années, le robot bébé phoque, prénommé Paro accompagne des personnes âgées, notamment celles atteintes de la maladie d'Alzheimer, afin de les stimuler. Le "machine learning" (apprentissage automatique) aide alors, vertueusement, à lutte contre la perte de mémoire.
 

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique