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Les las

On a les familles qu’on peut. À mesure que le tissu industriel français se délite, les salariés qui tentent de stopper les moulins de la mondialisation se retrouvent réunis sous le vocable Les, comme si, tout d’un coup, ils faisaient partie d’une même famille, rassemblés devant de grandes maisons qui ne veulent plus d’eux. Vous […]

On a les familles qu’on peut. À mesure que le tissu industriel français se délite, les salariés qui tentent de stopper les moulins de la mondialisation se retrouvent réunis sous le vocable Les, comme si, tout d’un coup, ils faisaient partie d’une même famille, rassemblés devant de grandes maisons qui ne veulent plus d’eux. Vous avez aimé les LU, puis les Continental – appelez-les les Conti, pour faire intime -, voici maintenant les Philips et les Total. On se croirait dans un Pokémon géant.

Mais il ne faudrait pas que ce jeu de massacre s’ouvre à d’autres domaines, à commencer par l’aérien. Jusqu’à présent, quelques escarmouches entre des salariés inquiets et Air France avaient eu lieu à Toulouse ou à Nantes. Mais depuis cette semaine, la tension est montée d’un cran. Les salariés des grandes compagnies aériennes ne sont plus seulement inquiets. Ils sont déterminés.Quand plus de 80%des personnels de British Airways ou de Lufthansa sont prêts à clouer leurs avions au sol plusieurs jours, les directions de ces compagnies doivent en tenir compte.

Ces grévistes poussent leurs dirigeants à s’interroger sur leur modèle et sur les stratégies qu’elles mettent en place pour le sauver, mais peut-être davantage sur leur aptitude à susciter l’adhésion à des plans de sauvetage, souvent nécessaires. Pour le moment, Air France parvient à circonscrire l’incendie à quelques syndicats minoritaires, mais pour combien de temps encore ? Dans les couloirs de la compagnie, c’est un sujet tabou, qu’il faut aborder presque en chuchotant.

Que resterait-il d’un Neo (lire notre interview), après une grève massive de plusieurs jours, déclenchée justement à cause de ces programmes commerciaux, dont l’objectif affiché est de serrer les salaires, d’augmenter la productivité des personnels et de réduire les effectifs ? Pas la peine de les appeler les British Airways, les Lufthansa ou les Air France. Malgré beaucoup de défaillances en 2009, les compagnies ont montré finalement d’étranges capacités de résistance, alors qu’elles perdent des milliards depuis des années (68 Mds$de perte en dix ans pour le secteur,avec trois années bénéficiaires seulement, selon le magazine Airline Business).

Appelez-les juste les las. Sont-ils les seuls?

Cédric NEAU
Rédacteur en chef adjoint

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