Les Français et l’avion : ce qu’ils en pensent et pourquoi

Alors que la pagaille dans les aéroports risque de faire la une des journaux télévisés , l’Ifop et la fondation Jean Jaurès ont cherché a mesurer auprès ce que les Français pensent de l’avion.

Selon leurs résultats, seulement 11% des Français disent prendre régulièrement l’avion (2% plusieurs fois par mois, 9% plusieurs fois par an). 56% le prennent occasionnellement (21% une à deux fois par an, 35% de façon exceptionnelle). Enfin, 33% ne le prennent jamais. Selon leur calcul, si on considère que le moment des vacances participe de cette prise « exceptionnelle » de l’avion, deux tiers des Français prenant l’avion pourraient être concernés par des difficultés dans les aéroports cet été.

Les personnes qui prennent plusieurs fois par an, sont d’abord les cadres (24% d’entre eux prennent l’avion plusieurs fois par an), les dirigeants d’entreprise (17%), les catégories aisées (28%), les diplômés du supérieur (20%) et les habitants de l’agglomération parisienne (17%). 

Un symbole des fractures sociales

Quand l’occasion se présente, qu’est-ce qui peut empêcher les Français de prendre l’avion ? « Sans surprise, c’est d’abord et avant tout le prix des billets qui reste un obstacle pour une majorité d’entre eux : 56% des Français citent l’élément financier en premier (et 68% des 35-49 ans, catégorie des actifs avec enfants) », indique la fondation Jean Jaurès.

Autre problématique moins souvent abordée, l’accès à un aéroport. Un élément extrêmement discriminant selon son territoire d’habitation. Ainsi, quand 14% des Français invoquent cette raison, c’est le cas seulement de 7% des habitants d’Île-de-France contre 20% des habitants du nord-ouest et 16% des habitants du sud-est.

Le troisième obstacle, nouveauté de l’époque, c’est l’impact de l’avion sur l’environnement. S’il n’est cité en première raison que par 12% des sondés, 27% des 18-24 ans font de ce motif une raison prioritaire. Preuve que cet élément rentre désormais en ligne de compte lors de leurs choix de déplacement.

Enfin, concernant le réchauffement climatique, l’enquête donne quelques enseignements intéressants. D’une part, pour les Français, écologie et avion ne sont pas forcément incompatibles dans les années à venir : 78% d’entre eux croient en la possibilité qu’il existe un jour un avion plus écologique, moins émetteur de CO₂.

Fin de l’avion pour les équipes de sport ?

D’autre part, alors que nous parlions beaucoup durant la crise sanitaire de ce qui était « essentiel » et de ce qui ne l’était pas, les Français considèrent que certains déplacements en avion sont indispensables, quand d’autres – pourtant fréquents – ne le sont pas ou le sont moins. Ainsi, quand 90% des Français  considèrent que l’avion est indispensable pour apporter de l’aide humanitaire après des catastrophes naturelles et pour évacuer des populations en cas de conflits (et 80% pour transporter des vaccins et des masques lors de la crise liée à la Covid-19), la moitié seulement pensent que l’avion est indispensable pour les déplacements des chefs d’État. 38% seulement pour les déplacements des équipes sportives et 28% pour les déplacements des ministres.

Plus généralement, 77% des Français pensent que l’avion et le secteur aérien participent à la grandeur et au rayonnement de la France. Une opinion massivement partagée quelles que soient la classe d’âge et la situation sociale.

Une des raisons pour laquelle l’avion est apprécié : la rapidité pour atteindre une destination, citée par 84% des Français. Arrivent ensuite la sécurité et la fiabilité du voyage, citées par 47% des Français. Puis le sentiment de liberté que l’avion procure, cité par 34% des Français, l’ambiance des aéroports (20%) et le fait d’être coupé du monde et de son téléphone durant le voyage (15%).

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