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Les Canaries veulent faire leur nid en France

Les Français restent peu nombreux à voyager vers l’archipel espagnol. L’absence de lignes aériennes directes ne les y encourage pas. La montée en puissance de Thomas Cook stimulera-t-elle les voyageurs… et les autorités touristiques canariennes ?

Quatre millions de Britanniques et 2,5 millions d’Allemands s’y sont rendus l’an dernier. Les Français… ? À peine 90 000, environ 2 % du nombre total de visiteurs annuels. Si les Canaries sont un best-seller en Europe du Nord, elles font toujours figure de Petit Poucet sur le marché hexagonal. Et les statistiques de fréquentation des derniers mois sont loin d’inverser la tendance. Après s’être effondré de 47 % en juin (par rapport au même mois de 2008), le nombre de visiteurs français dans l’archipel a encore « fortement baissé » en juillet selon l’Institut d’études touristiques espagnol.

STAR DE L’HIVER CHEZ THOMAS COOK

De quoi faire fuir les tour-opérateurs ? Pas sûr. Cet été, Crystal TO a affrété chaque semaine, en totalité, un avion XL (la compagnie maison) de 180 places entre Paris et Lanzarote, l’une des sept îles canariennes. La quasi-totalité des sièges a été vendue, presque tous packagés avec un séjour. Et le voyagiste envisage d’ores et déjà d’élargir les départs au mois de juin en 2010.

Mais c’est Thomas Cook qui a décidé de frapper le plus fort. Le groupe veut faire des Canaries rien de moins que sa destination star de l’hiver. Un défi à Fram, leader sur le marché français ? Le TO toulousain assure ne pas craindre la concurrence et cite en exemple l’arrivée de Marmara aux Baléares, il y a deux ans, qui avait boosté la destination dans son ensemble. Un nouveau village Thomas Cook va donc ouvrir à Fuerteventura ainsi qu’un nouveau club Aquatour à Tenerife, et le groupe a négocié l’exclusivité des hôtels Iberostar de l’archipel. Une production qu’il fera découvrir aux agents de voyage lors d’un éductour à Tenerife du 21 au 25 octobre, en partenariat avec l’office de tourisme de l’île. Une semaine seulement après celui de Fram, prévu du 10 au 14 octobre.

UN FORT POTENTIEL DE CROISSANCE

Pour accompagner cette montée en puissance, Thomas Cook met en place un imposant plan de vols au départ de France, avec des affrètements sur Transavia, Aigle Azur, Air Méditerranée et Thomas Cook Airlines tous les week-ends, pour un engagement total de 8 000 sièges durant l’hiver. Tenerife sera ainsi desservi depuis Paris, Lille, Lyon, Nantes et Toulouse, et Fuerteventura et Lanzarote depuis Paris. Il faut dire que l’aérien demeure le principal obstacle au développement du tourisme français dans l’archipel. Depuis l’arrêt des vols de Binter Canarias en avril 2007, après seulement un an d’opérations, plus aucune liaison directe régulière n’est proposée au départ de France. Et la gratuité des taxes aériennes octroyée jusqu’à fin mars 2010 aux compagnies augmentant le nombre de leurs passagers à destination des îles Canaries n’a manifestement convaincu aucune d’entre elles de relancer des vols au départ de France. Conclusion du « Plan stratégique de connectivité aérienne des îles Canaries », publié en mai par le gouvernement local : l’Hexagone fait partie des marchés au « plus fort potentiel de croissance et, dans le même temps, les moins bien connectés » à l’archipel comparativement à leur « capacité d’émission de touristes ». L’office de tourisme de Tenerife assure toutefois être en cours de négociation avec une low cost pour une prochaine reprogrammation de vols directs au départ de Paris. Plus largement, les autorités canariennes semblent désormais vouloir miser davantage sur le marché français. Depuis le début de l’année, l’île de Tenerife a ainsi ouvert une représentation en France. Objectif : prouver que l’offre ne se limite pas au « sol y playa » du Sud. Paradoxalement, c’est pourtant grâce à sa production balnéaire que Thomas Cook espère frapper un grand coup…

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