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Le tour-operating a fait sa grande boucle

Des pionniers aux capitaines d’industrie, l’histoire du tour-operating est une grande boucle à laquelle s’attachent aventures particulières, grandes manoeuvres, réalisme économique et… « L’Écho touristique » !

Les débuts du tour-operating ? Si L’Écho touristique ne l’a pas relaté, il en connaît bien l’histoire pour en être le témoin… depuis 1934 ! C’est à sir Thomas Cook que l’on attribue l’invention des vacances organisées en 1841. Cette année-là, l’ancien missionnaire baptiste organise pour 1 shilling, la première excursion touristique répertoriée : un périple d’une journée en train dans la verte campagne anglaise, entre Leicester et Loughborough, pour un groupe de 570 voyageurs participant à une réunion… de la Société de totale abstinence. Il se prend vite au jeu. Son fils John dirige bientôt l’agence Thomas Cook et Son et organise, notamment, en 1872, le premier tour du monde sur l’Oceanic (un beau « package » de… 222 jours !) pour 12 personnes. Il faut toutefois attendre encore quelques décennies avant que le tourisme prenne son essor. En France, les premiers guides de voyage Michelin datent de 1900, lorsque les people de l’époque se piquent de séjours balnéaires dans les stations huppées de la côte normande ou sur la French Riviera et se mettent aux sports d’hiver à Chamonix ou Genève. L’Union nationale des associations de tourisme (Unat) et l’Office du tourisme universitaire se créent dans les années 1920. La démocratisation est en marche, que le Front populaire va amplifier avec la première loi sur les congés payés en 1936. C’est en autocar que s’effectuent alors la plupart des virées organisées. Fram voit le jour à Toulouse en 1949, sur ce concept porteur « de voyages économiques en groupes », d’abord en autocar en France et en Espagne puis en avion. L’après-guerre signe aussi l’invention, éclairée, des premiers clubs de vacances. Le Club Med naît le 27 avril 1950 sous l’impulsion de Gérard Blitz.

LE TOUR-OPERATING MODERNE EST NÉ

Pour voir du pays, et se payer du bon temps, on commence à prendre l’avion. Et les années 1970 marquent l’émergence du tour-operating moderne. Crée sous forme d’association loi 1901, le 2 octobre 1967, Nouvelles Frontières bouscule le landernau avec ses attaques contre le monopole d’Air France et son combat « pour le droit au voyage pour le plus grand nombre ». Plus conformistes, d’autres marques sont déjà des références. Le suisse Kuoni, qui a fait ses premières armes en France dans le tour-operating à partir de 1958, dédie au marché hexagonal une production en propre au début des années 1970. La première brochure Circuits est lancée en 1975. Son concurrent de l’époque s’appelle déjà Jet tours, créé le 9 mai 1968 sous l’impulsion d’Air France et de sa filiale de production, la Sotair, « avec pour vocation de proposer des circuits à l’arrivée des vols de la compagnie ». Transtours, Marsans – qui ne sont pas encore mariés -, Touropa, Airtour sont les marques en vue de l’époque. Même si la profession de producteurs manque encore de visibilité. Dans son édition de décembre 1972, L’Écho touristique publie une brève révélatrice titrée : « Tour opérator ou pas ! ». Elle précise que « le Syndicat National des Agences de Voyages prépare une liste complète des fabricants de voyage. On en dénombrerait une centaine (…). Il publiera par ailleurs une définition du terme Tour Operator qui reste encore, dans l’esprit du public, une notion très floue. ». Mais déjà tendance, puisque se crée en 1973 le Ceto, le Cercle d’études des tour-opérateurs lequel se contentera pendant plus de deux décennies d’échanges d’idées et de réflexions « notamment sur le choix des systèmes informatiques », avant de prendre la place qu’on sait, depuis dix ans, comme acteur et moteur de la profession.

LE VOYAGE À LA CARTE ÉMERGE

Les années 1980 voient l’émergence de spécialistes du voyage à la carte, Voyageurs du Monde, Donatello (1981), Asia (1985)…tandis que du côté des généralistes les alliances défraient déjà la chronique. Airtour, Touropa et Cruisair, trois majors du secteur fusionnent en 1988 pour donner naissance, « en réponse à Havas et au groupe TUI » à Chorus Tours. Lequel fusionne, en 1993, avec la Sotair pour lancer le Jet tours nouveau, un « géant du tourisme » pesant 3 Mds FF de chiffre d’affaires, numéro 3 français derrière Club Med et NF. La même année, Charter et Compagnie, fondé par Lucien Klat en 1989, se met au tour-operating, « une formule comprenant un vol accompagné d’une prestation terrestre, dans le but d’augmenter les capacités de remplissage des avions ». L’entreprise adopte en 1994 la marque Look Voyages, que rachètera en 1996 le groupe québécois Transat. À l’époque, s’imposer comme le leader, tout le monde en rêve, le groupe Accor en tête qui y croit dur comme fer avec son pôle loisirs et sa marque Accor Tour, pourtant sabordés en 2002, réalisme économique oblige.

DE LA CONCENTRATION À LA BIPOLARISATION

L’année 2000, marque un tournant dans l’industrialisation du secteur avec l’entrée au capital puis le rachat à 100 % de Nouvelles Frontières par le groupe Preussag/TUI. La même année First Choice, le numéro 3 anglais acquiert Marmara/Étapes Nouvelles. Les groupes européens qui poursuivent eux-mêmes leur concentration avec une bipolarisation autour de TUI Travel d’un côté et Thomas Cook Plc (qui a racheté Jet tours au Club Med l’année dernière) de l’autre font aujourd’hui partie du paysage hexagonal. Mais ça, c’est une autre histoire.

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