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Le Sud algérien veut revenir dans la course

L’arrivée d’Air Algérie à Tamanrasset depuis le 8 novembre traduit la volonté du pays de faire du tourisme un facteur de développement dans le sud du pays. Mais le retour des touristes se fait très lentement.

Petits fours, grandes excursions dans le Tassili (plateau de grès) du Hoggar, bivouac, méchoui sous les étoiles, discours, surprises et attentions, Air Algérie voulait réussir son retour dans le Sud algérien, qu’elle avait quitté en 2003, après avoir tenté l’aventure en 2001 avec Point-Afrique et toute seule l’année suivante. Le 8 novembre dernier, la compagnie nationale a donc inauguré un vol hebdomadaire, opéré depuis Orly le samedi (départ à 21 h 45 et arrivée à 1 h 45) avec un retour le dimanche (départ de Tam à 2 h 45 et arrivée à 6 h 45), en compagnie de 32 TO et journalistes, ainsi qu’une quarantaine de réceptifs locaux. Elle a la ferme intention de le maintenir jusqu’au 25 avril 2009, mais déjà quelques dates en novembre (15 et 22) ont manqué à l’appel. Trop peu de touristes sont convaincus par des sites qui, dans les années 1980, en attiraient plus de 50 000 par an. Entre-temps, la guerre civile a fait ses ravages et le sentiment d’insécurité prime encore sur la curiosité. « Le marché est fragile, mais nous pouvons toutefois maintenir tous nos vols de décembre, qui ont tous un taux de remplissage supérieur à 50 %, ainsi que ceux à partir de fin janvier », explique Khaled Amara, responsable commercial de la compagnie à Paris. Maurice Freund, patron de Point-Afrique qui affrète avec Aigle Azur un vol arrivant une demi-heure plus tard que celui d’Air Algérie, est plus prudent : « J’ai réduit de 55 % mes capacités sur Tamanrasset par rapport à l’an dernier », explique-t-il. Avec le vol hebdomadaire d’Air Med sur Djanet, trois transporteurs différents se partagent un marché bien maigre. « Nous nous sommes bien entendus avec Air Med, mais l’arrivée d’Air Algérie change tout », souligne Maurice Freund. La compagnie nationale, qui entend bien aller l’an prochain jusqu’à Djanet en boucle avec Tamanrasset et en vol double durant les vacances scolaires, cherche à s’entendre avec les autres opérateurs. « Les négociations débutent, mais compte tenu du marché, je crains qu’il n’y ait de la place que pour deux compagnies », glisse Air Algérie, qui n’a NULLement l’intention de partir.

80 000 LITS PRÉVUS DANS LE SUD DU PAYS

La Mauritanie en panne, les autorités touristiques algériennes croient en un report du tourisme désertique, qui se fait pour le moment attendre. « Nous voulons reprendre notre leadership sur un thème stratégique pour l’Algérie », a prévenu M. Chérif Rhamani, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et du Tourisme, venu pour l’inauguration de la ligne. Le gouvernement veut, en effet, mettre en application dans le Sahara algérien le Schéma directeur d’aménagement du territoire lancé fin 2007, dont l’objectif est d’atteindre, tous territoires confondus, 12 millions de touristes, dont 8 millions internationaux à l’horizon 2025. Le schéma prévoit un effort particulier sur l’hôtellerie « qui n’est pas vraiment au niveau, notamment pour une clientèle familiale », constate Olivier Théry, directeur de Chemins de Sable. Sur les 800 000 lits supplémentaires prévus dans le plan, le ministre du Tourisme en espère 80 000 dans le Sud algérien. Une révolution à laquelle ne sont pas forcément prêts les réceptifs locaux, qui ont su développer un tourisme d’aventure raisonné et qui craignent, par-dessus tout,le tourisme de masse.

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