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Le Sri Lanka renaît sur le marché français

Alors que le conflit entre le gouvernement et les séparatistes tamouls touche à sa fin, les touristes français ont commencé à revenir l’an dernier. Mais on est encore loin des records de 2004.

La rébellion tamoule est acculée. Mardi, les séparatistes du LTTE, le mouvement des Tigres de libération de l’Eelam tamoul, en guerre contre l’État sri lankais depuis 1972, se sont dits prêts à négocier un cessez-le-feu et à entamer des négociations de paix. Un appel rejeté par le gouvernement, bien décidé à éliminer par les armes les dernières poches de résistance de la guérilla. Mais le conflit semble désormais toucher à sa fin.

Bonne nouvelle pour le tourisme ? Pas si l’on en croit les statistiques des dernières années. Depuis 2007, alors que la situation sécuritaire s’est progressivement améliorée, le nombre de visiteurs internationaux a reculé de 11 % par an, passant sous la barre des 440 000 arrivées en 2008. Conséquence de la crise internationale, la baisse s’est même fortement accélérée depuis l’été dernier.

Dans ce contexte, le marché français fait figure d’objet touristique non identifié. Il est le seul en Europe à avoir progressé l’an dernier, affichant 31 % de fréquentation de plus qu’en 2007, pour un total de 10 600 visiteurs. Après une année 2004 record (30 000 touristes hexagonaux s’étaient rendus dans le pays), le tsunami et l’intensification du conflit armé avaient fait fuir les Français. En 2007, année noire, les TO avaient même été contraints de suspendre tous les départs, suivant en cela les recommandations du Quai d’Orsay, qui n’avaient été assouplies qu’à l’automne. Depuis, seuls le nord et l’est du pays restent déconseillés. Les derniers rebelles tamouls, quant à eux, sont retranchés sur un territoire d’à peine 20 km2…

DES INDICATEURS À LA HAUSSE

« La force du marché français vient du fait que ses touristes ont toujours voyagé au Sri Lanka pour y effectuer un circuit culturel, explique Danny Schepers, directeur France de SriLankan Airlines. Beaucoup d’autres Européens, au contraire, viennent davantage pour du balnéaire, et changent donc plus facilement de destination, en fonction des opportunités. » Les Français, quant à eux, préfèrent ajouter une extension plage aux Maldives. « Chez nous, un client sur deux la choisit », confirme ainsi Juliana Angotti, chef de produit Sri Lanka chez Asia.

Avec ce nouvel engouement pour l’île, les TO espèrent bien retrouver, à terme, les volumes de passagers d’il y a quelques années. Déjà, tous enregistrent un regain spectaculaire. Kuoni est ainsi passé de 200 clients en 2007 à 1 700 l’an dernier. Chez Asia, on parle d’une hausse de 40 % durant l’hiver, qui constitue la haute saison. « Et les perspectives pour l’été sont excellentes, avec des prises de commande en hausse de 100 % par rapport à 2008, jubile Juliana Angotti. À terme, nous espérons revenir à 2 000 pax. » En production, l’offre promet donc de s’étoffer dans les prochains mois. À la Maison des Indes, l’île devrait bénéficier de deux à trois pages dans la brochure à paraître en juillet, contre une seule aujourd’hui. La compagnie SriLankan, de son côté, entend stimuler les ventes hors saison avec son offre duo, qui permet aux TO partenaires de proposer jusqu’à 500 E de réduction par personne, dans le cadre de voyages à forfait pour deux personnes en mai, juin et septembre. Elle devait également décider, cette semaine, de reprendre un vol non-stop entre Paris et Colombo l’été prochain. Depuis décembre, les trois vols hebdomadaires au départ de France faisaient tous escale à Rome.

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