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Le Snav alerte l’État sur la trésorerie des agences

Depuis un an, la profession est fragilisée par la succession d’événements climatiques et géopolitiques. Certains professionnels ne s’en sortent plus. Le Syndicat national des agents de voyages demande la mise en place d’aides ponctuelles, dont le report des charges sociales.

Face au fléchissement inquiétant et durable de l’activité des agences et des tour-opérateurs, le Syndicat national des agents de voyages (Snav) tire la sonnette d’alarme. Georges Colson, son président, et Valérie Boned, la secrétaire générale déléguée, ont rencontré la semaine dernière Daniel Fasquelle, député UMP du Pas-de-Calais et vice-président de la Commission des Affaires économiques à l’Assemblée nationale. Ils lui ont demandé de plaider leur cause auprès de Frédéric Lefebvre, secrétaire d’État chargé du Tourisme.

IL Y A EN EFFET URGENCE

Les deux représentants du syndicat ont sollicité la mise en place d’aides ponctuelles, dont le report et l’étalement des charges sociales, ainsi que la création d’un numéro vert pour faciliter les démarches. « Nous avons demandé leurs suppressions mais nous n’y croyons pas. L’État ne nous donnera pas non plus d’argent, il ne l’a pas fait l’an dernier lors de l’éruption du volcan Eyjafjöll, alors que la situation était catastrophique », rappelle Valérie Boned. Le député s’est, en revanche, engagé à intervenir auprès du secrétaire d’État le soir même de leur rendez-vous, et à leur donner une réponse d’ici la fin de cette semaine. Il y a en effet urgence. Face à la multiplication des événements climatiques et géopolitiques, certains professionnels du tourisme ne s’en sortent plus. « Tous les types d’entreprises sont touchés et elles nous posent beaucoup de questions. Les plus grandes veulent savoir comment mettre en place un plan social, celles de taille moyenne comment revenir sur le temps de travail légal et les plus petites cherchent des solutions urgentes et concrètes pour renflouer leur trésorerie », indique Valérie Boned.

Pour répondre aux inquiétudes de ses adhérents, le Snav a aussi demandé un assouplissement de certains processus, comme le recours au chômage partiel, très compliqué à mettre en place. Il est déjà trop tard diront certains. Plusieurs agences de voyages et tour-opérateurs spécialistes de la Tunisie et de l’Égypte n’ont pas pu attendre de potentielles aides et ont été contraintes de prendre les devants.

LE REPORT NE SUFFIT PAS

« Le seul moyen de faire des économies, c’est de licencier. La réduction des effectifs dans les agences est déjà une réalité », explique Adriana Minchella, la présidente du Cediv, pour qui le report des charges ne suffit pas. « Il faut obtenir des moratoires plus longs, insite-t-elle, sur au moins une année, et établir des échéanciers pour chaque agence. » Selon elle, « il est aussi nécessaire de rétablir une relation plus saine entre distributeurs et producteurs. Aujourd’hui, il n’y a plus de cohésion. » Déterminée à faire bouger les choses, la représentante des agences indépendantes avait même invité Frédéric Lefebvre à un déjeuner-débat, le 18 avril, à Sérignan, dans l’Hérault, pour « répondre aux questions qui préoccupent nos professions touristiques dans un contexte économique et géopolitique difficile ». La rencontre a été reportée. Mais les difficultés sont, elles, bien fidèles à tous les rendez-vous des professionnels.

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