Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Le ramadan pénalisera-t-il la saison estivale ?

Le mois sacré des musulmans se déroule cette année du 11 août au 10 septembre. Si les TO ne s’attendent à aucune conséquence, les hôtels de luxe français, en revanche, anticipent une forte baisse d’activité.

Au rythme du calendrier musulman, cela faisait une trentaine d’année, jusqu’à l’an dernier, que le ramadan ne s’était pas déroulé au mois d’août. Mais durant les six prochains étés, le monde du tourisme va devoir composer avec un mois sacré survenant au coeur des vacances estivales. De quoi inquiéter les tour-opérateurs français programmant l’Afrique du Nord ou le Moyen-Orient ? Pas le moins du monde, répondent-ils en choeur. Chez Fram, par exemple, les réservations de l’été sont en hausse en Turquie et en Tunisie, stables au Maroc et en Égypte. « Nous avons toujours envoyé des clients dans les pays musulmans durant le ramadan et les services sont assurés de manière normale », affirme aussi Olivia Even Devillechaise, la directrice commerciale de STI. L’impact est d’autant plus faible que les pays les plus rigoristes sont peu programmés, voire pas du tout. « Nous ne vendons pas l’Arabie saoudite ou le Yémen, précise ainsi Izabelle Delvaque , responsable commerciale d’Aya Désirs d’Orient. Le seul type de restriction qui peut exister, c’est par exemple, dans les Émirats, de ne pas boire d’alcool dehors. Mais de toute façon, qui le fait, sur la plage, alors qu’il fait 50° ? » Dans les pays de tradition musulmane à forte activité touristique, ce qui inquiète est donc plutôt la baisse de la fréquentation des locaux ou des nationaux résidant à l’étranger. Au Maroc, par exemple, une étude sur le sujet est actuellement en cours d’analyse au ministère du Tourisme et devrait déboucher sur des recommandations aux professionnels du secteur. « Mais la clientèle nationale et les MRE (Marocains résidant à l’étranger, ndlr) ne représentent que 20 % de la fréquentation des hôtels », tempère Abdellah Amargui, de l’Office national marocain du tourisme à Rabat. Les hôteliers du pays s’attendent pourtant à une baisse de 13 points du taux d’occupation moyen de leurs établissements en août, par rapport au même mois de l’an dernier. Parallèlement, le jeûne, qui tombe pendant les vacances scolaires, pourrait encourager les nationaux expatriés à rentrer au pays pour le vivre, comme le veut la tradition, en famille. C’est ce qu’espèrent les compagnies aériennes, à l’instar d’Aigle Azur, qui a lancé un tarif promotionnel spécial ramadan pour les réservations à destination de l’Algérie et du Mali.

LES PALACES FRANÇAIS S’Y PRÉPARENT

Ce mouvement de retour au pays risque, en revanche, de fortement pénaliser les palaces français habitués à recevoir la riche clientèle du golfe Persique. Dans les établissements du groupe Barrière, par exemple, où les Moyen-orientaux représentent près de la moitié des clients en été, on s’attend à des départs massifs durant la première semaine d’août. « La contrepartie, commente Emmanuel Caux, le DG des hôtels cannois du groupe, c’est que les délégations sont arrivées 8 à 10 jours plus tôt que les années précédentes, à partir du 15 juin. » Idem au Fouquet’s Barrière, à Paris, où l’on espère aussi le retour des clients du Moyen-Orient en queue de saison, entre le 10 et le 25 septembre. En attendant, « nous avons fait en sorte de diversifier notre clientèle vers la Russie, l’Europe de l’Est et l’Amérique du Sud, même si cela ne permet pas de combler la baisse en août », explique Éric Boonstoppel, le DG du palace. Mais Paul Roll, le directeur de l’OT de Paris, nuance : « l’effet ramadan reste très localisé sur les hôtels du huitième arrondissement. Juillet et août sont traditionnellement des mois de basse saison pour Paris en raison de la baisse de la clientèle affaires. »

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique