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Le projet de fédération est lancé sans unanimité

Le Ceto et l’UDiV créée mi-décembre par Thomas Cook, Nouvelles Frontières, Leclerc Voyages et Carrefour Voyages ont (im)posé la première pierre de la Fédération des métiers du voyage, mettant le Snav au pied du mur.

C’est du push comme on dit en marketing, et presque un putsch, même si les instigateurs préfèrent parler de rupture. Mi-décembre, deux annonces ont donné le coup d’envoi du projet de Fédération des métiers du voyage, qu’une partie de la profession appelle de ses voeux. Réunis en assemblée générale, les membres de l’Association de tour-opérateurs – Ceto se sont prononcés à 49 voix pour (2 contre et 2 abstentions) le principe de sa création. De leur côté Carrefour Voyages, Leclerc Voyages, Nouvelles Frontières et Thomas Cook annonçaient la formation de l’Union des distributeurs du voyage (UDiV).

« UN OUTIL D’ACTION ET DE RÉFLEXION »

« L’UDiV représente un outil commun de réflexion et d’action, qui constituera un socle pour la future fédération », a précisé Bernard Boisson, directeur de Leclerc Voyages. La première présidence pour un an – tournante et non exécutive – est assurée par Denis Wathier, président de Thomas Cook. L’UDiV, qui représente dès sa création 40 % du marché de la distribution des voyages touristiques, a vocation à accueillir « d’autres réseaux intégrés d’agences dont le volume d’affaires dépasse 50 ME ». La crise du volcan islandais a été le déclic qui a accéléré la réflexion sur le projet de fédération, en germe depuis 2003, « en montrant que la profession était trop dispersée face aux pouvoirs publics », explique Denis Wathier. C’est le sens de la démarche du Ceto et de l’UDiV, qui s’associent, non pas pour contrer le Syndicat national des agents de voyages (Snav), car « il est bienvenu », mais « pour constituer une branche professionnelle à part entière », dans le cadre d’une fédération rassemblant les métiers du tourisme (compagnies aériennes, résidences de tourisme, hôtellerie…), soit un poids économique de quelque 50 MrdsE. Le Ceto et l’UDiV poussent à l’adhésion de Level.com (association des agences en ligne), qui se donne le temps de la réflexion et de l’écoute de tous les projets. La Fédération Nationale de l’aviation marchande (Fnam) s’est quant à elle réjouie dans un communiqué que le « Ceto confirme sa volonté de participer à la création d’une large fédération des acteurs du tourisme, suivant les intentions exprimées par AS Voyages et le Snav ». « Il faut avoir une même vision générale en termes stratégiques, sociaux, économiques et financiers, et défendre les intérêts des clients et des acteurs du voyage dans un cadre national, européen et international », résume Jean-Marc Siano, président de NF, qui, contrairement à Thomas Cook mais à l’instar de Leclerc Voyages et Carrefour Voyages, reste adhérent du Snav. Au moins en 2011. « Laissons le temps au syndicat de s’organiser. Je souhaite qu’il nous rejoigne ». Son président, Georges Colson ne dit pas non. Mais il affirme ne pas avoir été officiellement convié, sauf par voie de presse. « Pour l’instant, il y a deux projets de fédération », en déduit-il, avant de faire part de sa propre vision : « Nous devons réunir tous ceux qui ont travaillé pendant dix-huit mois sur la nouvelle loi (du 22 juillet 2009, ndlr), soit tous ceux qui sont sous le régime d’immatriculé. » Quant aux réseaux volontaires, ils veulent en savoir plus. « La fédération, on en parle beaucoup, mais rien n’est fait. Nous ne connaissons ni ses statuts ni sa stratégie. Nous avons aussi pris connaissance de la création de l’UDiV, qui amène des questions. Quid du Cered ? », lance François-Xavier de Boüard, coprésident d’AS Voyages. « Nous, nous sommes membres du Snav, et nous le restons », ajoute son alter ego Jean-Pierre Mas.

« DEUX MOIS POUR EXPLIQUER LE PROJET »

Face au tandem Ceto-Udiv, le camp des sceptiques rappelle à qui mieux mieux un projet de super-fédération sans lendemain : mi-2008, l’ancien président de Selectour Philippe Demonchy et le journaliste Pierre Amalou présentaient le Club 2AT (pour assemblée des acteurs du tourisme). Ce forum réunissait douze associations, fédérations, syndicats dont le Ceto, le Cered et l’Unat. Il devait mener des réflexions sur des sujets transversaux, pour ensuite faire du lobbying auprès des pouvoirs publics comme des organismes de défense des consommateurs. Mais ce club a fait long feu. « Nous allons mettre les deux mois à venir à profit pour multiplier les contacts et expliquer le projet, tempère René-Marc Chikli. C’est un peu la réforme des retraites du tourisme, douloureuse mais nécessaire. » Avec egos et susceptibilités à gérer, notamment par le futur président. « Un grand capitaine d’industrie, avec un tempérament de consultant, prédit René-Marc Chikli. On le trouvera le moment venu. Ce n’est pas le projet d’un homme mais d’une profession ». Parmi les noms évoqués : Jean-Cyril Spinetta, Gérard Brémond ou Henri Giscard d’Estaing. Tous ont décliné.

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